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Déclin et désengagement

Comment augmenter la participation des jeunes aux élections municipales ? 

Une table ronde portant sur la participation électorale des jeunes au Québec ainsi que dans le reste du Canada s’est tenue lundi le 16 septembre à la Grande Bibliothèque de Montréal.

L’événement a été organisé par l’Institut du Nouveau Monde (INM), à la demande d’Élections Canada, dans le cadre de la semaine canadienne de la démocratie. Cette initiative s’inspire de la journée internationale de la démocratie des Nations Unies qui est célébrée le 15 septembre. C’est dans ce contexte-ci, et compte tenu de l’approche imminente des élections municipales générales au Québec, qu’Élections Canada et l’INM ont présenté le sujet du déclin du taux de participation électorale des jeunes.

Cinq invités de renom étaient présents à cette table ronde : Marc Mayrand, directeur général des élections du Canada, Alec Castonguay, chef du bureau politique au magazine L’Actualité, Liza Frulla, ancienne ministre et députée, Francois Gelineau, professeur à l’Université Laval, et Cathy Wong, présidente du Conseil des Montréalaises.

Geneviève Baril, directrice du développement des compétences et de la mobilisation citoyennes à l’INM, animait la discussion. Marc Mayrand a pris la parole en premier, donnant une courte explication du phénomène en question. Il a  d’abord insisté sur le fait que le problème de la baisse du taux de participation électorale des jeunes n’est pas propre au Canada. Il est présent dans toutes les démocraties libérales du monde qui ne rendent pas le vote obligatoire. Selon lui,  Il dit que le déclin de la participation des jeunes aux élections a débuté dans les années 1980.

François Gélineau dit par ailleurs que le Québec est la province où le déclin est le moins accentué, comparativement aux autres provinces du pays. Toutefois, il croit que le déclin du taux de participation des jeunes reste préoccupant parce que la première expérience de vote est déterminante : « un électeur, qui, à la première occasion de voter, ne vote pas, a une très forte probabilité de reproduire ce comportement tout au long de sa vie d’électeur et donc, de ne pas voter. »

Liza Frulla, quant à elle, croit qu’il faut sensibiliser les jeunes avant qu’ils atteignent l’âge de voter. Elle juge important de faire comprendre aux réticents  qu’«en politique, c’est la force du nombre qui fait en sorte que l’on peut exercer le changement », et donc que chaque vote compte.

Alec Castonguay croit pour sa part que le manque d’intérêt des jeunes canadiens envers la politique vient de cette façon que les gens ont, de nos jours, de voir la politique comme un objet de consommation. Dans une « societé où on valorise le résultat immédiat », les jeunes ne croient plus en leur capacité à influencer le changement à travers le vote.

Cathy Wong s’est intéressée au cas des premiers votants issus des minorités. Elle se base sur sa propre expérience en tant que fille d’immigrants en provenance du Vietnam. Cathy Wong a parlé du « déchirement identitaire » qui a lieu chez les jeunes issus de minorités et qui n’osent pas exprimer leurs opinions parce qu’ils n’arrivent ni à s’identifier à leur population d’accueil, ni à leur communauté culturelle. Selon Cathy Wong, « on ne peut pas nier tout ce débat identitaire ».

Parmi les solutions proposées par les intervenants au problème en question, la principale est de sensibiliser les jeunes Canadiens et Québécois à leur devoirs civiques, et ce le plus tôt possible, par des cours d’éducation civique à l’école par exemple. Ouvrir le débat sur le vote obligatoire est aussi une idée. L’organisateur de cette table ronde et chargé de projet à l’INM, Alexandre Warnet, commente : « Si les générations de demain délaissent la participation électorale, quelle legitimité reste‑t’il ? »

 


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