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Un après-midi bohème

Dans la série « Les dimanches en musique », l’OSM présente un concert tchèque.

Petra Klačková

Le concert du dimanche 12 octobre  a débuté avec une introduction en hommage à l’homme d’affaires Paul Desmarais, décédé le 8 octobre à l’âge de 86 ans. Paul Desmarais était un grand amateur de musique classique et s’est énormément impliqué dans les arts et dans l’Orchestre Symphonique de Montréal (OSM). Le concerto pour violon n°1 de Max Bruch, présenté plus tard dans le programme, était un de ses concertos préférés.

Le programme débute avec Vltava de Bedrich Smetana, aussi connue sous le nom de La Moldau. Tirée du cycle de six pièces symphoniques Má Vlast (« ma patrie »), Smetana a composé ces pièces en 1874 en hommage à son pays natal, la Bohème, évoquant son histoire et ses paysages. Vltava est en fait le nom de la plus grande rivière du pays, qui traverse la ville de Prague et la région de la Bohème.

Jakub Hruša, qui a auparavant enregistré une version de Má Vlast largement encensée par la critique, dirige bien ses musiciens. Quoique l’introduction par les flûtes soit légèrement faible alors qu’elle devrait être plus imposante, tous les autres instruments, et plus particulièrement les cordes, dont l’unisson détonne, réussissent à transporter les spectateurs dans une ambiance magique qui donne l’impression de prendre part à un voyage sur cette rivière.

Juste avant l’entracte, la soliste norvégienne Vilde Frang vient interpréter le superbe concerto n° 1 pour violon du compositeur allemand Max Bruch. Certainement un des concertos pour violon les plus populaires.

Lors de sa prestation, Vilde Fang joue sur un Stradivarius « Engleman ». Le prélude (allegro moderato) et la finale (allegro energico) sont les parties les plus réussies. Elle joue avec énormément d’intensité et de passion, ce qui fait oublier aux spectateurs les quelques erreurs techniques mineures. La qualité du son du stradivarius et l’accoustique de la maison symphonique rendent l’expérience particulièrement agréable.

Finalement, l’OSM termine son concert avec la Symphonie n°8 en sol majeur d’Antonín Dvorák. Le compositeur tchèque, qui était par ailleurs un ami de Bedrich Smetana, a écrit cette symphonie dans sa maison de campagne en Bohème, région à laquelle il rend également hommage dans cette pièce, qui est beaucoup plus joyeuse que ses autres symphonies.

L’allegro con brio débute avec un solo très chaleureux et en unisson des violoncelles, pour ensuite déborder d’énergie grâce à l’entrée en scène des timbales. L’adagio se démarque par la maîtrise des intonations des cordes, qui rappelle les paysages tranquilles de la campagne, ensuite interrompus par un orage. L’allegretto grazioso est certainement la plus belle partition pour les cordes et donne l’irrésistible envie d’aller danser la valse. Finalement l’allegro ma non troppo clôt le concert dans une tempête de violoncelles et de vents, synonyme de danse et de célébration, apportant un effet des plus forts.


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