Denis Coderre devient officiellement le 44e maire de Montréal, avec 32% des votes en sa faveur. Mélanie Joly termine deuxième (26%), suivie de très près par Richard Bergeron (25%). Marcel Côté termine quatrième (13%). Après Gérald Tremblay et Michael Applebaum – tous deux ayant quittés la mairie en raison d’allégations de corruption – puis Laurent Blanchard, maire par intérim, c’est Coderre qui prend les reines de la Ville, avec des promesses de transparence.
Malgré les récentes allégations selon lesquelles Coderre aurait été impliqué dans le système de corruption lors de son passage au Parti Libéral, et malgré la démission récente du candidat Robert Zambito, actuellement sous enquête pour allégations de pots-de-vin, les Montrélais ont décidé de lui faire confiance.
Dans son discours fait lors de la soirée d’élection suite à sa victoire, Denis Coderre s’est dit conscient de sa minorité au Conseil, et qu’il était prêt à travailler de concert avec les autres partis à Montréal. Il s’est présenté comme le « rassembleur des Montréalais », et a insisté sur son désir de refaire de Montréal une ville « incontournable ».
Résultat impopulaire auprès des jeunes
Les jeunes montréalais qui ont assisté à la soirée des élections organisée par le Jeune Conseil de Montréal se sont dits déçus des résultats. Jeremy Boulanger Bonnelly, étudiant en droit à McGill, ne croit pas qu’il y aura des changements au niveau de la corruption à Montréal avec l’arrivée de Coderre. « Denis Coderre, on sait que c’est un vieux de la veille, quelqu’un qui, au fédéral, était impliqué dans des schémas de corruption, même s’il n’était pas directement visé, il était quand même impliqué dans un système qui gère la corruption. Je pense que ça va être la même chose rendu à la mairie de Montréal ». Il espère que le nouveau maire soit plus à l’écoute de la population en général, en mettant en place des processus pour communiquer davantage avec les citoyens.
Pierrick Rouat, étudiant en droit à McGill, espère que le nouveau maire de Montréal sera intègre. Il ne croit toutefois pas que cela soit très réaliste. « L’intégrité et la responsabilité d’une personne s’opposent, à mon avis, à la démission de cette personne de son poste de député pour pouvoir sauter sur la mairie de Montréal », dit-il en entrevue avec Le Délit.
Marianne Côté, étudiante en communication et sciences politiques à l’Université de Montréal, n’est pas satisfaite des résultats des élections. Elle n’est pas surprise que Coderre ait été élu, mais reste impressionnée par la campagne de Mélanie Joly, par le fait qu’elle soit une nouvelle candidate. « J’ajouterai que je suis désolée qu’une élection qui devait être historique ait attiré aussi peu de citoyens aux urnes. Je crois que c’est ma plus grande déception », dit-t-elle au Délit.
Félix-Antoine Boily-Audet, étudiant en communication politique et société à l’Université du Québec à Montréal, souhaite pour sa part que Coderre soit « un maire intègre et transparent, résolument tourné vers le développement durable et l’écologie. Qu’il soit à la fois visionnaire et pragmatique ».
La participation au vote municipal était au Québec plus élevée de 5% par rapport à celle des élections de 2009, selon ce que rapporte le Ministère des Affaires municipales. En effet, 50% de la population pouvant voter s’est présentée aux urnes le dimanche 3 novembre. À Montréal, le taux de participation était légèrement plus élevé qu’il y a quatre ans : 40% (contre 39% en 2009).