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Party de famille chez les Boulay

Le groupe folk annonce le début du festival Coup de coeur francophone.

Webmestre, Le Délit | Le Délit

« Ça va bien, Club Soda ? » « Tu viens pas juste de les appeler Club Soda ? Ils ont tous leurs p’tit noms voyons donc Milou ! » C’est un petit échange entre les deux sœurs qui vient bien résumer l’atmosphère de la soirée du 7 novembre, où Les sœurs Boulay présentaient le spectacle tiré de leur premier album Le poids des confettis afin d’ouvrir le festival Coup de cœur francophone. La tâche pouvait sembler de taille, mais les deux sœurs ont prouvé ce soir-là qu’elles ont su garder leur simplicité et rester pied à terre devant un public qui n’a cessé de se multiplier depuis le lancement de leur album il y sept mois.

Le poids des confettis, ce titre aux évocations poétiques, résume admirablement bien l’univers que les chanteuses folks ont construit par leurs paroles, à la fois pesant et évanescent. Elles parviennent à allier une poésie délicate et imagée à des aveux poignants et criants de vérité avec des titres tels que « Mappemonde » ou « Ôte-moi mon linge ».  Les sœurs Boulay chantent soit en même temps, soit à tour de rôle, leurs périples amoureux, leurs accidents de parcours et les chansons de route qui agrémentent leurs nombreux voyages à la campagne et à la ville. Le tout agrémenté d’outils musicaux uniques et variés : des harmonies de virtuoses, des sifflements époustouflants de maîtrise, ou encore de solos endiablés de gazou et de mélodica.

Certes, les deux jeunes femmes charment par leur fragilité, leur univers décoré, mignon et ultra-sensible. Elles savent néanmoins assumer cette image de petites filles en robes et en collants qui est la leur, et l’allier avec brio avec une âme « wild » de musiciennes en réalité terriblement aguerries et expérimentées, que ce soit à la guitare, au ukulélé ou aux percussions.

Le fait de voir deux sœurs partager la scène plonge immédiatement le public dans une ambiance familiale et amicale, parsemée de taquineries bon-enfant. Cet esprit de famille, les deux chanteuses le partagent aussi avec leurs musiciens, avec qui la symbiose est évidente. Plusieurs blagues portent sur le fait que les sœurs viennent de province et que leur attitude  est décidément plus « bûcheronne » que citadine. C’est le thème justement d’une de leur chanson « T’es pas game », où elles se lamentent du cruel manque de garçons sachant conduire un ski-doo sur le Plateau Mont-Royal.

Un moment touchant du spectacle fut lorsque les deux sœurs et leurs deux musiciens se sont tout simplement installés autour du piano, le temps d’une reprise de la chanson « Our House » de Stills, Nash and Young. On a eu l’impression à cet instant d’avoir véritablement été invité dans une maison familiale chaleureuse pour partager tous ensemble le plaisir de la musique. Puis le joyeux groupe est monté sur le balcon pour surprendre le public avec un rappel acoustique. La soirée s’est terminée avec les retentissements d’une des chansons plus populaires du groupe « Des shooters de forts sur ton bras », après que ses membres aient eux-mêmes trinqués les rituels shooters précédant cette chanson. Au départ un murmure, la voix du public s’est finalement jointe avec force et joie à celle des sœurs Boulay pour chanter avec elles une chanson de route qui les mènera, on l’espère, encore très loin.


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