Les membres de MUNACA (McGill University Non-Academic Certified Association) et de AERUM/AFPC (Association des Employés en Recherche de l’Université McGill/Alliance de la Fonction Publique du Canada), syndicats respectifs des employés non enseignants et des employés en recherche à McGill ne se présenteront finalement pas en cour contre McGill en janvier. Les membres des syndicats avaient rempli plus de 300 formulaires de plainte en vertu de l’article 15 du Code du travail au cours du mois d’octobre et de novembre 2013. Cette plainte mentionnait que les employés membres de MUNACA et AÉRUM étaient visés par l’administration de McGill parce qu’ils sont syndiqués. Comme l’explique Sean Corry, président de AÉRUM-AFPC, les membres des syndicats ont été invités à retirer leur plainte suite au compromis finalement conclu entre McGill et les deux syndicats.
En effet, en octobre, l’administration de McGill avait annoncé aux deux organisations que leur salaire serait versé toutes les deux semaines, et que la première paie en janvier subirait un délai. Sans changer leur salaire total sur le mois, ce délai modifie à la baisse la première paie de janvier. Spécialement après le temps des fêtes, cette première paie est cruciale pour nombre de ces salariés.
Comme l’avaient exprimé les deux groupes syndicaux, la paie aux deux semaines n’était pas un problème. C’était bien le délai de la première paie qui aurait entrainé des problèmes financiers aux employés, malgré le prêt plutôt rigide devant être remboursé en avril 2014 que l’Université offrait pour panser la situation. Les deux organisations avaient exprimé le sentiment d’être visées par une telle mesure, jugée inutile, en raison du fait que leurs membres sont syndiqués.
Kevin Whittaker, président de MUNACA, explique au Délit qu’après plusieurs rencontres avec les ressources humaines, et même avec la principale de McGill, Suzanne Fortier, l’Université a décidé de maintenir le délai, mais de modifier les critères relatifs au prêt, permettant aux employés de le rembourser seulement à la fin de leur contrat de travail et non plus en avril comme le suggérait la première offre. Whittaker croit que c’est le grand nombre de plaintes soumises qui ont incité l’Université à modifier son cap, « mais que les rencontres publiques où les membres ont pu s’exprimer ont beaucoup à voir » avec ce changement. Il explique que le processus a été long, car McGill ne comprenait pas quel était le problème pour les membres de MUNACA et de AÉRUM-AFPC avec ce changement de paie.
Donc, en janvier, les employés des deux organisations recevront une paie pour l’équivalent de trois jours, conséquence du délai qui prévaut toujours. Toutefois, les organisations se sont entendues avec McGill afin qu’un prêt sans intérêt allant de 100 à 600 dollars soit offert aux employés pour compenser les pertes associées au délai. Ce prêt pourra être remboursé à la fin du contrat de travail, ce qui représente une bonne offre selon Kevin Whittaker qui explique que ceci « retire la discrimination financière dont les membres étaient sujets dans les offres précédentes ». Grâce à cet accord, les deux partis n‘iront finalement pas devant les tribunaux à ce sujet.
Whittaker dit au Délit que, pour l’instant, il n’y a pas d’autres points de tension entre McGill et MUNACA. Il espère pouvoir travailler de nouveau avec les ressources humaines dans le futur afin d’éviter ce genre de situation. « C’est encourageant de voir qu’à la fin, l’Université a écouté nos problèmes et les a résolu pour aider nos membres », exprime Whittaker. Sean Corry affirme pour sa part que les membres de AÉRUM sont inquiets quant aux plans de retraite de McGill, qui, pour les nouveaux employés, seront « beaucoup plus bas que les autres universités canadiennes en 2015 ». Il souligne également « l’importance de maintenir de bonnes relations de travail entre AÉRUM et McGill en tentant de résoudre les problématiques qui surviennent, comme il a été fait avec le changement de paie ».