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Gorge profonde

Une chronique qui ne mâche pas ses mots.


Bouche, chaud, mordre, langue, délicieux, avaler, piquant, sucer, liquide, lèvres… En voilà une sémantique lubrique !

Même si aujourd’hui les mots-clés sont bien plus crus, ce vocabulaire semblerait tout de même être lié au champ lexical de la sexualité. Cependant, en reprenant nos esprits échauffés par ce déballage érotique, ce lexique pourrait aussi être celui d’un bon plat de pâtes arrabiata. Si, si, relisez ! Seuls les simples d’esprits ne changent pas d’avis.

Et c’est sur le lien ambigu entre ces deux plaisirs animaux que s’est développé le phénomène « FoodPorn » (entendez Pornographie Culinaire). Pour ceux que le travail universitaire a trop longtemps éloigné des écrans, reconnectez-vous sur Twitter, Tumblr, Facebook et autres paradis artificiels ! Tapez‑y « FoodPorn» ; et « Youporn » perdra ses lettres de noblesse. Un chanceux pourra y admirer un brownie-cheescake aux Oreos sur lequel coule avec grâce un fil de caramel qui vient se perdre dans un nuage de crème fouettée. Orgasmique !

On ne peut que dénombrer la quantité de points communs entre ces deux purgatoires du net : l’excitation de l’image, ces petits détails qui vous donnent l’eau à la bouche, le besoin pressant de goûter réellement à ce plaisir, la montée de tension avant de se jeter dessus et de le dévorer, ce « elle est trop bonne » marqué en commentaire (pour une tarte au chocolat fondant ou une actrice X à l’apogée de sa vulgarité).

Or, quand on sait qu’une femme américaine sur trois préfèrerait abandonner le sexe plutôt que sa nourriture préférée (d’après le site Today​.com), on comprend que ce n’est pas que sur Google que cette concurrence fait rage. Une telle rivalité des tentations n’est pas si choquante. Luxure et gourmandise jouent bien dans la même cour des péchés capitaux (comme nous l’a démontré notre bar étudiant Gert’s avec ses événements d’il y a deux semaines, « Week 101 »). Mais je suis personnellement une fervente militante pour la paix et l’équité. J’ai donc choisi de revenir à une philosophie d’équilibre des plaisirs. Ainsi je vous invite pour 2014 à suivre mon sentier vers l’harmonie et le bonheur : ne vivons plus d’amour et d’eau fraîche mais plutôt de sexe et de bonne bouffe !


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