Le réchauffement climatique que était à l’ordre du jour du Forum économique mondial tenu la semaine dernière à Davos, en Suisse. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, était sur place afin d’inciter les acteurs internationaux à passer à l’action. Il a rappelé que « nous sommes maintenant à un stade critique dans le débat global sur le changement climatique ». Or, la communauté internationale semble lente à agir. Devant la paralysie des grandes entreprises et des États, une part de responsabilité nous revient en tant que citoyens. Nous devons nous prendre en main. Nous devons agir.
À ce point, il est difficile de voir ce que nous pouvons faire de plus, surtout en tant qu’étudiants, que de recycler, utiliser les transports en commun et faire un peu de compost, si possible. Il nous faut maintenant devenir plus imaginatifs. Si l’on ne peut pas améliorer le comportement des pollueurs par des mesures législatives, il y a moyen de le faire en modifiant le type de produit que nous consommons. Comme l’écrivait Laure Waridel, cofondatrice de l’organisation écologique québécoise Équiterre « Acheter, c’est voter ». Notre changement de comportement économique influence celui des entreprises avec lesquelles nous commerçons. En ce sens, le végétarisme crée une pression écologique.
Il existe un lien direct entre végétarisme et réduction des gaz à effet de serre (GES). La production de viande est responsable de 18% des émissions de GES, contre 13 % pour tous les modes de transport confondus. Au-delà des flatulences de vache dont on parle à la blague, il faut compter les tracteurs cultivant la nourriture des bêtes, le transport de cette nourriture, la gestion du fumier, l’énergie dépensée à entretenir les étables et les abattoirs, etc. Diminuer notre consommation de viande se résume donc à diminuer notre pollution personnelle. Ainsi, si tous les Québécois cessent de consommer de la viande ne serait-ce qu’un jour par semaine, il s’agit de l’émission annuelle de 194 tonnes de CO2 qui sera évitée, soit l’équivalent de 2,1 millions de kilomètres parcourus en voiture. La même logique s’applique à notre consommation de poisson.
Si le végétarisme est bénéfique d’un point de vue écologique, il participe aussi à la solidarité sociale envers les populations affamées. Il s’agit de libérer des terres agricoles afin d’assurer la production de nourriture pour tous. Pour un hectare de terre, on produira de 400 à 500 kg de viande blanche ou si peu que 33 kg de viande rouge, alors qu’on aurait pu produire 18 tonnes de légumes, 15 tonnes de pommes de terre ou 12 tonnes de fruits. Sans même débourser quoi que ce soit, nous pouvons améliorer le sort de notre collectivité en changeant notre comportement. Si j’arrive à éviter de consommer 33 kg de viande rouge cette année, j’aurai eu un impact.
Ce que l’on met dans son assiette est une conviction politique. Le végétarisme et l’omnivorisme sont des choix. Il est candide de croire qu’un certain régime alimentaire existe par défaut. Évidemment, devenir végétarien du jour au lendemain semble improbable. Il est plutôt réaliste de commencer avec une ou deux journées par semaine, une fréquence durable sur le long terme. Cette année, j’en ferai l’essai, trois jours par semaine de végétarisme par conviction. À vous de faire le choix politique qui s’impose.