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Immobilier à Il Motore

Concert chaleureux de Real Estate, groupe américain en provenance du New Jersey.

Les membres du groupe Real Estate étaient sous de bons auspices en ce samedi soir. Les cinq musiciens étaient de passage au Mile End pour présenter leur dernier album en date, baptisé Atlas, à leurs fans montréalais. Quelle ne dût pas être la surprise du groupe en découvrant que l’immeuble voisin d’Il Motore, la salle qui accueillait le groupe, était doté d’une enseigne « Eclairage Atlas Lightings Inc. ». Cette coïncidence allait s’avérer être de bonne augure.

En effet, l’établissement, dont les portes ouvraient vers huit heures, se remplit rapidement de fans de tous âges et origines, manifestement enthousiastes à l’idée d’assister à cet événement sold out depuis une semaine. À neuf heures déjà, la salle de petite taille fusait de rires et de bonne humeur, une atmosphère bon enfant qui allait perdurer au cours des quelques heures à venir.

Ce fut au groupe Heat d’inaugurer les festivités. Les Montréalais  d’origine prirent la scène, ou plutôt le parquet au pied de l’estrade leur ayant été réservé par souci de logistique, et entamèrent la performance avec des effets larsen provenant de leurs trois guitares qui ne manquèrent pas de surprendre les spectateurs assoupis. La performance se poursuivit sur des notes de rock de gouttière, contrastant les progressions d’accords enjouées aux paroles récitées sur un ton sombre et quasiment dépressif, le tout surplombé de riffs aigus et de lourdes percussions. Malgré quelques soucis d’égalisation des instruments, Heat parvint à plonger la foule dans leur univers mélancolique et macabre l’espace de quelques minutes. On peut tout de même leur reprocher un certain manque d’énergie sur scène, qui se refléta parmi les rangs du public.

Après le rock gris et apathique de Heat, c’est au tour de la pop rose et rêveuse de Pure X d’électriser le club du Mile End. Dès que le quatuor d’Austin, Texas, monte sur scène, la tension baisse et les esprits s’élèvent au rythme de leurs compositions nuageuses. L’instrumentalisation est simple : deux guitares (dont une acoustique à douze cordes), une basse et un ensemble de percussions, complémentant à l’idéal les mélodies langoureuses entonnées par les vocalistes, qui manient le falsetto en maîtres. On a l’impression d’assister à un coucher de soleil sur l’océan, en compagnie d’un amour impossible. Le public se montre réceptif et une complicité s’installe avec le groupe, qui termine sa performance sans faute.

Vers onze heures et quart, c’est au tour de Real Estate de monter sur les planches. L’énergie dans la salle est à son comble et les membres du groupe sont accueillis par une clameur générale. C’est donc dans cette atmosphère conviviale que les cinq musiciens entament leur concert au son des guitares chargées de « reverb » et autres effets, à mi-chemin entre le surf rock et l’indie psychédélique. Au cours de la performance d’une heure et demie, le groupe alterne les vieilles compositions et les extraits de son dernier album paru en mars. Ce nouvel opus était venu mettre un terme à une période de silence de deux ans de la part du groupe, qui n’avait pas été en tournée depuis la sortie de son album Days en 2011. Les membres de Real Estate étaient donc confrontés au défi de se réaffirmer en tant que formation en vogue sous les yeux de leur public québécois. C’est mission réussie grâce à cette soirée qui sût mélanger l’insouciance des premières compositions à la plus grande profondeur des nouvelles, enrichies de paroles plus mûres et réfléchies. L’ambiance dans la salle est détendue et les membres du groupe prennent plaisir à plaisanter avec le public entre deux numéros. « Nous aimons beaucoup venir à Montréal », déclare le bassiste d’un ton humoristique, « c’est la destination qui rend nos tournées internationales ».  Avec Atlas, Real Estate nous offre ce qui pourrait bien devenir notre bande-son du printemps. À écouter allongé sur Lower field dès le retour des beaux jours.


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