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Deux poèmes ‑Lola-Jeanne de la Hosseraye

Cahier Création 2014

Poème libre

Autant que je m’en souvienne
Ceci n’est pas un poème.
Mes yeux chlorés n’ont pu
Peindre l’azur troublé,
Le cri des femmes
Ton odeur évasée :
Je n’ai pas vu.
Ni vestiges d’envies
Ni rêves ni ennui.
Fraicheur fade
D’une jeunesse
À l’agonie.

*****

Chanson d’amour

Mais l’ombre, au laurier, s’est penchée. Et puis, je ne t’ai plus vu. Dans le ciel des nuages dessinaient des formes de nuage. Vide. Comme ça. Alors, à ton front et dans les roses de tes rides, j’ai compris. Compris que c’était fini, depuis longtemps déjà fini, toi, moi, nous… Quoi ? Tu vois j’me souviens plus. Juste une silhouette, évasée de son sens, épuisée de paresse. Et puis… plus rien. Balayé ! Ta paupière qui clignait et ça me faisait fondre. Tes genoux adorables. L’ivresse poudrée d’une vie suspendue. Rattrapée, par l’écume, notre empreinte dans le sable rose. Alors j’attends, comme un homme qui dort, que la pluie cesse de tomber.


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