Les membres de l’Association Étudiante des Cycles Supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM) se sont réunis pour la première fois de l’année scolaire mercredi dernier dans l’édifice Thompson, où sont basés leurs locaux. Avec une efficacité redoutable –qui nous change des canons de la politique étudiante–, les divers projets de l’association ont été abordés et approuvés par les membres. L’AÉCSUM travaillera cette année, entre autres, sur des projets d’aide à la santé mentale des étudiants, le projet de développement du quartier de l’innovation à Griffintown et sur un projet de charte de protection des recherches entreprises par les étudiants en cycles supérieurs.
L’AÉCSUM, peu connue sur le campus, représente les 8500 étudiants en cycle supérieur à McGill tout comme l’Association des Étudiants de l’Université McGill (AÉUM) représente les étudiants en premier cycle. Du fait de l’éloignement entre les différents centres de recherche, les étudiants de l’AÉCSUM se mobilisent souvent moins que ceux de l’AÉUM, d’où le peu de visibilité de l’association sur le campus. Selon Julien Ouelett, le vice-président aux affaires externes de L’AÉCSUM, « c’est beaucoup plus difficile de mobiliser les gens, ils sont souvent isolés dans des laboratoires aux quatre coins de la ville ». Il ajoute que les étudiants de cycles supérieurs « sont probablement moins politisés parce qu’il sont extrêmement investis dans leurs thèses ».
Le projet d’aide à la santé mentale des étudiants est certainement le projet phare de l’AÉCSUM cette année. L’idée est d’aider les étudiants victimes de surmenage en les orientant vers les différents services d’aide psychologique. Le programme visera en particulier les étudiants en échanges, qui, selon Ouellet sont souvent les derniers à demander de l’aide psychologique. « Ils se présentent seulement quand ils sont au bout du rouleau parce qu’il est souvent mal vu dans leur culture de demander de l’aide pour ces problèmes-là », explique-t-il en entrevue avec le Délit.
Le développement du Quartier de l’Innovation est un autre projet de l’AÉCSUM, en partenariat avec l’École de Technologie Supérieure (ETS), qui vise à « favoriser la synergie entre institutions et entreprises afin d’accroître le potentiel de créativité et d’innovation et ses applications dans ce qui se voudra un laboratoire vivant » selon le communiqué. Le projet, qui est financé par le gouvernement depuis 2012, s’inspire de la Silicon Valley en Californie, où la proximité des entreprises technologiques favorise l’innovation et le développement. Le projet ne fait pas l’unanimité, dû au développement déjà galopant dans cette ancienne zone industrielle maintenant en voie d’embourgeoisement, menaçant de faire monter les loyers. Quant à Julien Ouellett, il affirme que « si c’est un projet bien géré, ça pourrait vraiment avoir un impact positif sur la communauté montréalaise ».
Enfin l’AÉCSUM s’apprête actuellement à approuver la Charte de Protection des Étudiants-Chercheurs. Celle-ci est destinée à officialiser les « principes qui définissent les rôles, devoirs et droits des étudiants chercheurs, superviseurs de recherches, et des institutions d’éducation supérieure. » Conçue par les étudiants de l’Université Laval, cette charte permettrait de protéger les étudiants de second cycle en cas de conflit avec leurs superviseurs, que ce soit au sujet de la propriété intellectuelle ou de la rémunération. « Ce n’est pas la norme mais c’est assez fréquent pour que ce soit un problème », commente Julien Ouelett. Certains départements à McGill possèdent déjà des normes de protection des étudiants, tels que les contrats entre étudiants et superviseurs, mais la nouvelle charte permettrait d’encadrer officiellement toutes les recherches académiques et scientifiques dans les universités du Québec.