Inspirée du roman à succès de Jonas Jonasson (6 millions d’exemplaires vendus à travers le monde), l’adaptation cinématographique signée par le réalisateur Felix Herngren mêle absurdité et humour noir en suivant les aventures rocambolesques d’un centenaire.
Que devient-on lorsque, orphelin, on traficote des explosions pour s’amuser et passer le temps ? Pas grand-chose, pourrait-on croire. Au contraire, la vie d’Allan Karlsson (ledit vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire) l’a emmené partout à travers le monde. Que ce soit aux côtés de Franco, Staline ou Harry S. Truman, ses aventures ne sont pas sans rappeler celles, décousues de Forrest Gump. Pas étonnant, donc, que le jour de son centième anniversaire, il décide de s’échapper de sa maison de retraite pour aller voir ailleurs. Et rien de plus normal pour lui que de se retrouver en possession de 50 millions de dollars, accompagné de personnages burlesques et d’un éléphant, avec des gangsters à ses trousses.
Tout au long du film, les aventures —plus absurdes les unes que les autres—du vieillard réussissent à nous faire rire et sourire. La relecture de personnages célèbres du passé, que l’on découvre en analepses, est particulièrement drôle. On y retrouve, en plus des personnalités nommées ci-haut, Herbert Einstein (le jumeau inconnu d’Albert Einstein), des agents de la CIA, du KGB, et d’autres. On fait le tour du monde, de ses révolutions, de ses contradictions, tout en découvrant la vie d’Allan menée par sa passion quelque peu malsaine pour les explosifs.
Cependant, les aventures de moins grande envergure du présent —où les héros évoluent plutôt à travers des rencontres amicales et des drames personnels que des enjeux historiques— peinent parfois à captiver le spectateur. Si Robert Gustafsson, dans le rôle d’Allan, réussit à rendre le personnage attachant et sympathique, on se retrouve quelque peu indifférent devant les autres. En ce qui concerne la réalisation, on aime retrouver les thèmes musicaux et les motifs narratifs qui ont accompagné Allan tout au long de sa vie. Toutefois, l’absurdité totale de l’intrigue finit parfois par lasser. On rit jaune à la mort accidentelle du premier truand, on rit moins lorsque le quatrième est éliminé dans un deuxième accident de voiture dont on n’arrive même plus à s’étonner.
Dans l’ensemble, et malgré ces quelques défauts, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire demeure une comédie inventive et amusante, qui aborde avec dérision des thèmes inhabituels pour le genre tels que l’Histoire récente, la mort et la vieillesse. Un long-métrage sympathique et complètement déjanté, qui vous laissera le sourire aux lèvres.