La principale et vice-chancelière de l’Université McGill, Mme Suzanne Fortier, le recteur de l’Université Laval, M. Denis Brière, le recteur de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), M. Daniel Coderre, et le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord, M. Pierre Arcand, ont annoncé, le mercredi 15 octobre dernier, la création de l’Institut nordique du Québec, qui coûtera trois millions de dollars sur trois ans. Le Plan Nord est un projet ambitieux initié par Jean Charest en 2011 pour développer, selon lui, « le potentiel économique, minier, énergétique, social, culturel et touristique du territoire [nordique de façon] responsable et durable ». Cet institut de recherche interdisciplinaire mettra à profit le savoir de chercheurs des universités Laval et McGill et de l’INRS, en plus de faire appel aux « connaissances traditionnelles » des communautés du Nord, soutient M. Denis Brière. Selon Madame Fortier, « l’Institut servira de carrefour intégrateur aux chercheurs des universités fondatrices ainsi qu’aux représentants du secteur privé ». Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet de relance du Plan Nord que le gouvernement Couillard rendra public en novembre ou en décembre.
Le ministre Arcand admet que « le niveau de connaissance du territoire » ne permet actuellement pas de développer le « plein potentiel » du Nord dans le plein respect de l’environnement et des communautés nordiques. Malgré cette méconnaissance du territoire et l’impact environnemental qu’un projet d’une telle envergure implique, le gouvernement fait miroiter des profits estimés à 80 milliards de dollars d’investissements publics et privés dans les 25 ans à venir et attend 14 milliards de dollars de retombées d’ici 2036. Dans le dossier Cacouna, un projet de forage dans le Bas St-Laurent, les enjeux environnementaux ne semblent pas avoir pesé lourd dans la balance face aux retombées économiques promises. La Cour Supérieure du Québec a ordonné en septembre la suspension des activités de forage de TransCanada, donnant ainsi raison aux groupes environnementaux qui remettent en question la légitimité du permis que le ministre de l’Environnement avait accordé à la compagnie pétrolière.