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Top chrono à deux langues

Soirée théâtre improvisé au Théâtre Sainte-Catherine.

Cécile Amiot

24 heures pour écrire et monter une pièce d’une vingtaine de minutes, c’est le défi que lance Le Nouveau International, une compagnie de théâtre montréalaise. Les auteurs se rencontrent, prennent connaissance du thème, éteignent leur téléphone, coupent Internet et écrivent pendant la nuit. Dès le matin, les metteurs en scène montent les cinq pièces avec les acteurs et, le soir même, les spectateurs peuvent venir apprécier, au petit théâtre Sainte-Catherine, le résultat de cette expérience.

L’événement est complètement bilingue. Une phrase peut commencer en français, continue in English and repasser dans l’autre langue. « Pourquoi ? Parce que c’est Montréal criss de tabarnak ». Alain Mercieca, le présentateur, annonce d’entrée de jeu que ceux qui n’auront pas tout compris peuvent venir le voir après, au bar, pour « une traduction intime ». C’est le ton de la soirée : humour, good old fashioned laugh, proximité et spontanéité. 

Pour les auteurs, c’est l’occasion de mettre sous pression la production artistique. Pour les idées, c’est le moment de s’extirper des esprits avec la bonne excuse de n’avoir eu que quelques heures pour se préparer. La courte échéance n’empêche pas cependant  de belles inventions et l’on voit germer des procédés hors du commun, des pirouettes pour se sortir de faux pas qu’entraine la courte préparation. 

« On jette tout sur le mur, si ça colle tant mieux », confie Alain Mercieca pendant l’entracte. La part d’improvisation est indéniable. D’ailleurs, une guitare éclatée contre un mur un peu plus tard souligne les propos du présentateur qui finira le spectacle avec de plates excuses pour son amie à qui appartenait l’instrument. 

Les pièces sont très différentes les unes des autres ; ce qui les rassemble c’est un grilled cheese. Absurde, vous pensez ? En plus du petit air de ressemblance entre le théâtre Sainte-Catherine et la Huchette, les procédés de répétitions et changements de narrateur de la première pièce Efficiently flying birds plongent directement le spectateur dans un univers où l’on sent qu’au fond, quelque chose essaye de se dire. 

Certaines inspirations sont plus parlantes que d’autres. Au palmarès des meilleurs moments de la soirée : une quête au grilled cheese qui donne lieu au mime de la vie d’un oiseau, superbement interprété par Olivier Lalancette dans la pièce écrite par Marie-Paul Ayotte et mise en scène par Jenn Quinn. Pour ces quelques instants, nul besoin de parler une langue ou l’autre, toute la salle se déride par des éclats de rire frais et vivifiants. 

Le Nouveau International, c’est l’abondance de production dans l’optique de maximiser le potentiel artistique, de ne pas perdre une seconde pour mettre sur planche des idées, au risque de laisser s’immiscer des choses un peu moins WOW ! 


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