Plus qu’une revue d’art, le Formerly Known As Magazine entend se tailler une place dans le paysage artistique montréalais.
Né en octobre 2013, à l’initiative de trois étudiants de notre université, FKA n’a pas l’intention de ménager ses followers. À la croisée des chemins et des influences, c’est dans un univers jeune et pourtant intelligent ; contemporain et pourtant élégant, qu’il s’agit de plonger.
La prouesse de FKA est en effet d’avoir su réunir et remuer la face talentueuse de notre génération autour d’un concept novateur et à l’image de ce que nous savons faire le mieux aujourd’hui : partager du contenu et faire la fête. Oubliez cependant les photos de chatons sur Facebook ou les soirées désespérantes mauvaise musique/mauvaise bière/gens trop joyeux, puisque malgré un style léger et détendu, c’est la qualité qui prime avant tout chez FKA.
Mais je ne voudrais pas rester trop « vague » : concrètement, il s’agit d’un magazine papier d’une trentaine de pages ; à l’intérieur, le lecteur pourra découvrir, au fil des feuillets, un ensemble hétéroclite d’œuvres en tous genres (graphisme, photographie, peinture, design mobilier…) accompagnées de commentaires de l’artiste. Ce qui caractérise ces créateurs, outre leur talent évident, c’est leur jeunesse (entre 20 et 30 ans en général); car comme le dit Natalie Della Valle, cofondatrice de FKA, l’objectif est « de procurer une plateforme aux jeunes artistes, afin qu’ils puissent collaborer et s’exprimer. » Selon elle, le monde de l’art est devenu beaucoup trop fermé, entre médias traditionnels, critiques, spéculateurs et sommes pharamineuses d’argent. FKA permet donc aux jeunes talents de diffuser leur travail honnêtement et à moindre frais, dans le contexte pourtant formel d’un véritable magazine. Les publications sont financées grâce à des évènements organisés par FKA et ses collaborateurs (entrée sur simple donation, en fonction des ressources de chacun). En plus de permettre sa publication, ces fêtes font partie intégrante de l’esprit du magazine puisqu’elles exploitent directement des formes essentielles d’art comme la musique et la vidéo, et ainsi « complètent » le support papier dans une ambiance survoltée. Évidemment, la recette a déjà fait ses preuves dans les milieux étudiants, avec des associations comme Graphite ou Standpoints, mais cela ne nuit pas à l’efficacité de ce mode de financement.
FKA est aussi présent sur internet, mais selon Emma Gaudio, cofondatrice, le support papier demeure essentiel car « les images que nous voyons en ligne sont tellement éphémères que seul un support physique permet de valoriser, de consacrer véritablement une œuvre. » Vous pouvez donc suivre FKA sur la toile (« Formerly Known As Magazine » sur Facebook et http://www.fkamag.com) en attendant le prochain numéro fin novembre et la prochaine soirée en janvier 2015.
Le mot de la fin sera pour Julian Trompeter. À ma question : « Que faut-il retenir de FKA ? » il me répond, laconique : « Wavy…»