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Manifester en fête

ÉCO contre les projets pétroliers et le Plan Nord.

Mira Frischhut

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi 15 octobre à 13h pour prendre les rues de Montréal et manifester contre les projets pétroliers et le Plan Nord. Sous un soleil radieux, les manifestants se sont rassemblés, sourires aux lèvres, sur la place Norman Bethune dans un esprit de bonne humeur. Organisée par la Coalition des Étudiants Contre les Oléoducs (ÉCO), un collectif d’associations étudiantes québécoises opposées aux projets d’oléoducs créé cette année, la manifestation dénonçait avant tout les projets d’acheminement de pétrole qui permettront l’accélération du développement des sites d’extractions de sables bitumineux. Citant l’exemple des projets d’oléoducs déjà entamé en Colombie Britannique (Northern Gateway) ou aux États-Unis (Keystone XL), l‘ÉCO   rappelle le besoin de militer contre les projets similaires au Québec, en particulier le Plan Nord, vaste projet de développement économique dans le nord québécois basé sur l’exploitation des ressources naturelles.

L’ÉCO, coalition jeune et montée sur pied par des étudiants mcgillois et concordiens, avait donc réuni quelques milliers de personnes sous le slogan simple et clair : « Les oléoducs ne passeront pas », comme on pouvait lire sur plusieurs bannières ainsi que sur la page Facebook de l’événement. Pour Lily Schwarzbaum, ancienne étudiante à McGill et membre de Justice Climatique Montréal, c’est justement cet aspect de ralliement qui est important, en particulier pour les étudiants d’universités anglophones. « Il est important qu’ÉCO ait démarré grâce aux efforts d’étudiants de McGill et de Concordia, explique-t-elle, cela représente un effort pour connecter les universités traditionnellement anglophones avec les luttes québécoises et briser ces murs-là. »
Un contingent de l’Université McGill avait en effet fait le déplacement, réuni sous l’égide de Divest McGill, une association étudiante dont le mandat principal est le retrait des avoirs de l’Université McGill des compagnies de combustibles fossiles et du Plan Nord. Interrogée sur la participation mcgilloise à l’événement, généralement très basse aux rassemblements portant sur des enjeux québécois, Kristen Perry, une des organisatrice de Divest McGill s’enthousiasme : « Il y a beaucoup de gens ici aujourd’hui de Divest McGill, mais également quelques nouveaux visages, ce qui est important et encourageant. »

Un rassemblement bon enfant 

C’est dans une ambiance festive et musicale que le cortège a fait son chemin à travers le centre-ville jusqu’au Square Victoria. Pour l’occasion, le **Whalebone Collective** de Concordia avait composé quelques chansons interprétées a capella ou avec l’aide de leur fanfare, qui avait notamment repris l’air de Yellow Submarine en remplaçant le refrain par « We’re gonna take down the Tar Sand machine » [Nous ferons tomber la machine des sables bitumineux, ndlr].
Si les étudiants composaient la majorité de la manifestation, plusieurs personnes de tous âges, et quelques familles avaient fait le déplacement. C’est le cas de Robert, venu avec sa femme et ses deux filles, qui dit vouloir : «[…] manifester avant qu’il ne soit trop tard pour leur laisser une planète habitable. »
Une fois arrivée au Square Victoria, la manifestation prit une tournure plus politique, lorsque l’orateur dénonça, « l’impudence de la classe politique » au complet, de Mulcair à Harper, ajoutant que : « Nous ne sommes pas prêts à sacrifier notre environnement pour sortir de l’austérité dans lequel le gouvernement nous a mis ».
Les manifestants se sont dispersés peu après le dernier discours vers 16h30 sous le regard sévère du SPVM, ravalés par la ville, ne se distinguant des autres riverains que par les dernières bannières et pancartes encore visibles.


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