C’est avec un petit goût de déjà-vu que s’est déroulée l’Assemblée Générale annuelle de l’Association étudiante des cycles supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM) le 15 janvier dernier dans l’amphithéâtre S1 du bâtiment Stewart à 18 heures. Comme lors du conseil de l’association qui s’était déroulé le 7 janvier (voir Le Délit 13 janvier 2015), une seule motion figurait à l’ordre du jour, la même mot pour mot.
En effet, après que le conseil ait voté le 7 janvier pour soutenir la campagne du Non au référendum sur la continuation de l’adhésion de l’AÉCSUM à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ), c’était jeudi au tour du corps étudiant représenté par l’AÉCSUM de se prononcer sur la question. Bien que quelque peu redondant, ce deuxième tour de négociations était important pour l’exécutif de l’association, qui souhaitait faire d’une pierre deux coups en s’assurant d’être sur la même longueur d’onde avec son corps étudiant tout en l’informant sur la tenue du vote référendaire les 15 et 16 janvier et son importance pour l’association. « L’idée, c’est aussi que la majorité de nos étudiants-membres sachent qu’il y a un référendum et qu’ils peuvent aller exercer leur droit de vote », explique Julien Ouellet, v.-p. aux affaires externes de l’AÉCSUM.
Tant que le quorum nécessaire au vote n’était pas atteint, on a pu voir les différents membres de l’exécutif de l’AÉCSUM s’empresser de divertir les membres déjà présents afin de les retenir dans l’amphithéâtre le temps que les derniers étudiants puissent arriver. Après dix minutes de tension palpable dans l’amphithéâtre du bâtiment Stewart pourtant déjà rempli, le quorum de 80 personnes a été atteint, conférant ainsi force de loi au vote qui allait s’ensuivre. Jonathan Mooney, le chef du comité du Non – le seul comité du référendum, la FCÉÉ n’ayant pas dépêché d’émissaire pour former un comité du Oui – a donc utilisé ce temps d’attente pour expliquer la procédure de sortie de la FCÉÉ dans laquelle l’AÉCSUM est engagée depuis cinq ans et les problèmes auxquels de nombreuses associations étudiantes canadiennes se heurtent dans leurs tentatives de sortie de la fédération. En effet, l’AÉCSUM n’est pas l’unique association qui tente de sortir de la FCÉÉ, pour cause de coûts d’adhésion exorbitants et de manque de représentation pourvu au niveau provincial. Ainsi, le syndicat des étudiants aux cycles supérieurs de l’Université de Toronto (UTGSU) ainsi que le syndicat étudiant de Concordia (CSU) et bien d’autres tentent également depuis plusieurs années de quitter la FCÉÉ.
Dans le cas de l’AÉCSUM, la procédure dure depuis 2009 et c’est seulement en mars 2014 qu’un juge québécois, sur présentation d’une pétition organisée par M. Gesa, l’officier aux affaires internes de l’AÉCSUM, a imposé à la FCÉÉ la tenue d’un référendum de sortie à McGill.
Double représentation ?
Pour Jonathan Mooney, l’adhésion de l’AÉCSUM à la FCÉÉ est d’autant plus superflue que l’association est bien mieux représentée par la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), dont l’AÉCSUM fait également partie. L’éducation étant une affaire provinciale au Canada, un syndicat étudiant provincial est selon lui bien mieux placé pour représenter les étudiants qu’une fédération fédérale : « Nous sommes très bien avec la FEUQ, c’est plus démocratique, ils sont plus efficaces pour nous représenter, et c’est la FEUQ qui nous défend à l’Assemblée nationale, pas la FCÉÉ. »
Sans surprise, et comme la semaine d’avant, la motion a été adoptée à l’unanimité, moins deux abstentions. Le résultat du vote sera connu le 16 janvier au soir.