La conférence annuelle canadienne sur le commerce équitable, organisée par le Réseau canadien du commerce équitable (RCCE), s’est tenue à l’Université McGill du 14 au 16 janvier dernier. Les ateliers et activités présentés au cours de ces trois jours visaient à informer le public sur le mouvement du commerce équitable et à ouvrir la porte à de nouveaux partenariats permettant de faire avancer la cause au Canada.
De tout, pour tous
La troisième édition de cette rencontre annuelle était présentée en collaboration avec l’Association québécoise du commerce équitable et Équiterre, une association citoyenne visant à encourager et sensibiliser les citoyens à vivre et consommer écologique et équitable. La conférence a réuni différents acteurs du commerce équitable : entreprises de commerce équitable, certificateurs, institutions gouvernementales, organismes à but non lucratif, détaillants et représentants des universités, entre autres, figuraient parmi les quelque 350 participants inscrits cette année. Les principaux objectifs de la conférence étaient de renforcer la coordination entre les participants, inspirer de nouveaux partenariats ainsi que faire le bilan de l’évolution du mouvement du commerce équitable et préparer les stratégies pour les années à venir.
Les étudiants et les militants, parmi les publics cibles des organisateurs, bénéficiaient notamment d’un rabais de près de 50% sur l’inscription à la conférence. La grande majorité du public se composait toutefois de gens d’affaires œuvrant dans le domaine du commerce équitable. De nombreux ateliers leur étaient donc destinés, par exemple pour présenter des stratégies de marketing et de collaboration entre compagnies de commerce équitable et commerces au détail. Lors de ces séances interactives, qui visaient avant tout à « unir les acteurs » et créer une « force mobilisatrice », on sollicitait les participants pour connaitre leurs propositions qui permettraient de travailler à partir d’éléments centraux communs à tous. Les participants étaient toutefois conscients qu’il reste « encore beaucoup de chemin à faire » et que les trois jours de la conférence sont trop courts pour véritablement arriver à faire avancer le mouvement.
On présentait également d’autres ateliers plus informatifs touchant différents aspects du commerce équitable, par exemple sur le café et les bananes – deux produits phares du commerce équitable. Des séances présentant des plaidoyers en faveur, par exemple, de villes, d’écoles ou de campus construits sur les principes du commerce équitable étaient également au programme. Ces ateliers, plus généraux, permettaient de rejoindre un public plus vaste provenant de divers domaines.
McGill, hôte désigné
Le choix de l’Université McGill comme hôte pour une conférence sur le commerce équitable à Montréal allait de soi. Mathieu Laperle, directeur principal pour le service de logement étudiant et hôtelier de McGill, explique en entrevue téléphonique avec Le Délit que le campus de l’Université est devenu le premier au Québec à obtenir la certification Campus équitable de Fairtrade Canada en 2013. La désignation Campus équitable exige entre autres de l’Université qu’elle offre du café, du thé et du chocolat équitables dans tous les endroits où les produits alimentaires sont gérés par les services alimentaires de l’Université. Tout le café disponible dans les bureaux des associations étudiantes et de l’administration, par exemple, doit donc être équitable, mais les franchises présentes sur le campus, comme Subway ou La Prep, ne sont pas tenues de respecter les normes exigées par Fairtrade Canada, bien que McGill les encourage à adopter ces standards, nous confie monsieur Laperle.
L’Université prend à cœur le commerce équitable et « essaye d’en faire la promotion et d’en parler » autant que possible, affirme Mathieu Laperle. « C’est pourquoi on a été emballé par l’idée d’accueillir la troisième conférence annuelle sur le commerce équitable cette année à McGill » ajoute-t-il. Même si trois jours paraissent très peu pour faire avancer la cause du commerce équitable à l’échelle canadienne, les nombreux ateliers offerts ont permis de rejoindre un vaste public provenant de domaines variés et ont encouragé les interactions entre les différentes entreprises qui ont le commerce équitable à cœur. Un bon point de départ pour faire bouger les choses sur le long terme.