Tard dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 janvier, les membres de l’Association étudiante des cycles supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM) ont reçu les chiffres provisoires du référendum de maintien de l’adhésion de l’association à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ). La majorité de l’équipe exécutive de l’AÉCSUM ainsi que les membres qui avaient contribué à la victoire du Non ont attendu jusqu’à trois heures du matin dans le bâtiment Thompson House, le bâtiment de l’AÉCSUM, pour connaître les résultats du dépouillement entrepris à 18h le même soir par quatre personnes. Le Non l’a emporté massivement avec 2014 voix contre le maintien de l’adhésion à la FCÉÉ et 56 voix pour, soit 97% de Non.
La participation de plus de 26% des membres, soit le double du quorum requis pour que le référendum soit reconnu, dépasse de beaucoup les prévisions des membres de l’AÉCSUM qui s’étaient investis dans la campagne. « Je me doutais que nous avions gagné et atteint le quorum par une bonne marge, mais l’ampleur de notre victoire m’a grandement surpris », avoue le v.-p. aux affaires externes de l’AÉCSUM Julien Ouellet en entretien avec Le Délit.
Les résultats du vote pas encore reconnus
Ce vote, s’il est reconnu par la FCÉÉ, devrait mettre fin à l’adhésion de l’ACÉSUM à la FCÉÉ en juin prochain, date à laquelle la présente session scolaire se termine officiellement. La reconnaissance du vote par la FCÉÉ mettrait également fin à un contentieux entre l’association et la fédération qui dure depuis 2009. En effet, l’AÉCSUM tente depuis cette année-là de mettre fin à son adhésion, en vain. Un référendum en 2010 où le non l’avait emporté à 86% n’avait pas été reconnu par la FCÉÉ, contribuant ainsi à gâter les relations entre les deux associations.
Cependant, Jonathan Mooney, le chef du comité du Non, pense que le vote sera reconnu cette fois-ci, même s’il ne l’est pas encore. En effet, des quatre personnes responsables du dépouillement des votes vendredi soir dans une salle gardée par un agent de sécurité du campus, trois appartenaient à la FCÉÉ, et une seulement à l’AÉCSUM. Un courriel officiel du directeur de scrutin annonçant les chiffres vendredi est la seule reconnaissance pour le moment, mais Jonathan Mooney est optimiste : « Le courriel officiel du directeur de scrutin montre bien que la FCÉÉ n’a probablement pas l’intention de rejeter ces résultats », dit-il au Délit. M. Ouellet se montre quant à lui un peu plus cynique face à l’absence de réaction du côté de la FCÉÉ : « Fidèle à elle-même, la FCÉÉ n’a toujours pas concédé la défaite. »
FCÉÉ, le retour ?
Si la sortie de la FCÉÉ pour l’AÉCSUM est quasiment acquise, l’issue du contentieux judiciaire qui oppose les deux acteurs n’en demeure pas moins incertaine. En effet, l’AÉCSUM refuse de payer le prix d’adhésion de 100 000 dollars à la FCÉÉ depuis le référendum de 2010, une adhésion que la FCÉÉ réclame toujours et qui, cumulée sur trois ans, représente aujourd’hui 300 000 dollars. Une audience au tribunal à ce sujet est prévue pour 2017, ce qui laisse le temps aux membres de l’exécutif de prévoir leur défense.
D’ici là, ce seront toujours 100 000 dollars par an d’économisés pour l’AÉCSUM, une somme non négligeable que l’association pourra se permettre d’utiliser à des fins plus utiles à ses membres, même si on ne sait pas encore exactement ce que ces fins pourraient être : « Nous n’avons pas de plans précis, mais il est certain que nos officiers vont pouvoir consacrer davantage de temps et d’argent à des projets constructifs », affirme Julien Ouellet.