Découvert en 2011 avec les titres « Hémisphère » et « La Ballade de Jim », fameuse reprise deep house d’Alain Souchon, Paradis, jeune duo parisien formé par Simon Meny and Pierre Rousseau, revient nous livrer après une période de silence leur nouvel EP « Couleurs primaires ». Composé de trois morceaux et de deux remixes, « Couleurs Primaires » s’annonce comme un bel aperçu de leur album à venir, et nous fait découvrir encore plus l’univers électronique et captivant de Paradis. Garde le Pour Toi, Sur une Chanson en Français, ou encore Le Bal des Oubliés nous embarque dans un voyage spatio-temporel où house, techno et pop française se côtoient et s’équilibrent parfaitement pour donner une rencontre musicale des moins atypique et hypnotisante.
Adepte des longs morceaux, « Couleurs Primaires » débute avec Garde le pour toi par une longue et fascinante introduction de deux minutes, pour enfin présenter la voix de Simon Meny, accrocheuse et marquée d’un soupçon de mélancolie à la française. On écoute, et puis très vite on esquisse des mouvements, la tête se balance, les yeux se ferment, et on oublie tout pour se retrouver seul à seul avec la musique. Telle est l’expérience que nous fait vivre Paradis, confirmant une fois de plus que le duo parisien excelle dans le domaine électronique. « Couleurs Primaires » se déguste doucement, tendrement, un soir d’été loin des agitations de la ville. Les deux remixes, d’un peu moins de 20 minutes, viennent marquer la fin de l’EP mais ne trahissent pas l’univers du tandem, et closent ainsi le voyage de l’auditeur.
« Couleurs Primaires » c’est un peu Étienne Daho pour la langueur et la douceur de la voix, baigné de paroles nostalgiques portées par un son électronique à la croisée des chemins entre AIR et la musique concrète de Pierre Henry. Mais Paradis ne pourrait se définir que par son propre univers, trouvant son équilibre entre couleurs et sobriété, pop française et techno.
Découvert un peu par hasard en 2012, j’étais tout de suite tombée amoureuse du duo après l’écoute d’ « Hémisphère », qui incarnait à mes yeux un grand cru de ce que pouvait donner l’électronique made in France. Vous l’aurez sans doute deviné, « Couleurs Primaires » n’est pas décevant ni même déjà vu, il s’inscrit dans une lignée de EP à écouter calmement sans interruption. Paradis sonne alors comme une forme d’aboutissement de la variété française revisité par de jeunes talents que l’on conseille vivement de suivre de très près. Reste à savoir si Paradis tiendra ses promesses en grand format. En tout cas, avec « Couleurs Primaires », ils s’installent un peu plus sur la scène électro, en réinventant à leur manière la chanson française.
« Laissez-là fuir ce soir
Et peut-être s’émouvoir
Loin du regard des indiscrets
Sur une chanson en français »