Lors des dernières négociations qui ont eu lieu vendredi 30 janvier, l’administration de McGill a promis aux floor fellows mcgillois, représentés par le Syndicat des employé-e‑s occasionnel-le‑s de l’Université McGill (AMUSE), deux nouveaux documents concrets dans les prochaines semaines. Ceux-ci se réfèrent à la rédaction prévue d’une nouvelle convention collective portant sur les employés de soutien à temps partiel et complet de l’Université, car la convention actuelle expirera en avril 2015. Les nouveaux documents devraient résumer les rôles et responsabilités des floor fellows et décrire les principes directeurs de leurs interventions. L’administration a demandé un délai d’un mois pour assembler ces articles – lesquels seront ensuite discutés un par un par les deux parties, jusqu’à l’aboutissement d’un accord. La proposition de l’administration de McGill est donc attendue avec impatience du côté des floor fellows. « Il s’agit ici d’une première convention collective et il est normal que les parties prennent le temps nécessaire pour identifier des pistes de solutions satisfaisantes aux deux parties », a commenté au Délit Denis Gauthier, le représentant de l’administration à la table des négociations.
Une clause « valeurs »
Le processus demeure jusqu’à présent long et stagnant : il y a eu cinq séries de négociations depuis le 31 octobre 2014, sans réel avancement. Les négociations de vendredi semblent avoir été les plus constructives, malgré l’absence de document concret. Amber Gross, présidente d’AMUSE, s’est déclarée optimiste, car l’administration a mentionné que sa proposition contiendrait une clause sur les valeurs au sein des résidences universitaires, une des revendications les plus importantes du syndicat. La présidente soutient qu’elle et ses collègues ont été clairs depuis le début : ils ne cèderont pas à ce sujet, car il est pour eux essentiel de sécuriser la pérennité de ces valeurs. Mme Gross affirme que l’administration en est consciente ; la nouvelle proposition est donc prometteuse et représente surement un compromis.
En septembre dernier, les 70 floor fellows ont conclu à l’issu d’un vote que protéger les valeurs actuellement en place dans les résidences mcgilloises était primordial. Celles-ci forment la base de la fonction des floor fellows – une garantie de soutien non-disciplinaire aux étudiants de première année. Mais il n’est pas commun d’avoir ce genre de description dans un contrat, d’où la nature unique du travail de floor fellow, ce qui rend le processus des négociations extrêmement compliqué.
D’une manière plus générale, AMUSE demande un rôle plus que simplement consultatif, une voix plus puissante au sein de l’administration des résidences de McGill. Cependant, l’Université aimerait conserver son droit de décision en ce qui concerne les règlements dans ces résidences, ce qui inclut les revendications des floor fellows concernant les règles de vie en résidence.
C’est donc là que se trouve le conflit. AMUSE réclame un « mécanisme de protection » qui inscrive les valeurs des floor fellows dans la nouvelle convention. Cette protection légale est essentielle pour eux parce qu’elle traite non seulement des conditions de travail des floor fellows, mais aussi de leurs conditions de vie. Cet autre facteur, propre aux floor fellows, complique la donne : espace de travail et espace de vie se chevauchent. De plus, certaines de leurs revendications sont controversées, par exemple celle de la réduction de préjudice, qui consiste à diminuer le risque encouru par une personne, un niveau à la fois.
Vers un statut quo
Cela dit, Amber Gross aimerait garder un statu quo, c’est à dire simplement officialiser ce qui se fait déjà. Il est étonnant pour les participants aux négociations que l’administration soit réticente à l’idée d’inclure ces valeurs dans la nouvelle convention collective. Il est possible que l’Université craigne d’inscrire une notion aussi particulière dans un document officiel, puisque ceci pourrait lui causer des ennuis d’ordres légaux. AMUSE espère voir un relâchement de ce parti pris dans le mois à venir.
Lors de négociations de ce genre, il est coutume que les aspects économiques soient traités en dernier, selon Gross. Il est donc probable que le sujet de la potentielle rémunération des floor fellows soit abordé seulement une fois la question des valeurs résolue.