Le 11 février dernier, Mika était en concert avec l’Orchestre symphonique de Montréal dans le cadre de la série OSM Pop, qui avait déjà vu Coeur de pirate et Les Trois Accords monter sur scène.
La salle se remplit petit à petit d’un public divers et varié, mais surtout curieux : que va donner l’association de la musique pop de Mika à un orchestre symphonique ?
20h06 – silence dans la salle. Le chef d’orchestre fait son entrée suivi des choristes, et l’orchestre entame l’ouverture. C’est sous un tonnerre d’applaudissements que Mika entre ensuite sur scène. Sans introduction, il commence à chanter Toy Boy. Sa voix angélique se marie parfaitement avec l’orchestre, et le public est enchanté dès les premières notes. La voix de Mika nous emporte dans une autre dimension, dimension de laquelle on ne sortira qu’à la fin du concert. En effet, ancien élève du Royal College of Music de Londres, Mika est avant tout un chanteur à voix : son association avec un orchestre symphonique — et le mariage de sa voix si particulière et des violons — ne pouvait donc qu’être magique. On oscille entre chansons à voix telles que Underwater ou Any Other World et chansons plus dansantes, plus connues aussi, telles que Grace Kelly, Love Today ou encore Elle Me Dit. Chaque prestation transporte le public – qui fusionne avec Mika et l’orchestre – ou le surprend à travers des arrangements complètement revisités, comme avec Relax. D’autres chansons comme wOver My Shoulder témoignent simplement de l’étendue de la capacité vocale de Mika. Le chanteur nous fait également découvrir de nouvelles chansons qui sortiront dans son prochain album comme Ordinary Man ou The Last Party.
Durant les deux heures de spectacle, le public se laisse emporter non seulement par la musique, mais aussi par Mika, artiste complet qui parvient, avec sa grâce naturelle et son expressivité, à rendre le moment beau esthétiquement parlant, malgré une mise en scène assez simple. Les choristes font eux aussi un travail remarquable, n’éclipsant pas l’artiste mais ne se laissant pas éclipser non plus. Le public est fasciné par l’esthétique du spectacle, impressionné par l’orchestre, mais Mika arrive à rendre ce spectacle accessible à tous, petits et grands, vieux et jeunes, personnes seules et familles complètes. À chacun d’applaudir au rythme des chansons, de chantonner les refrains et même de danser, oubliant alors qu’un orchestre symphonique est présent en direct et que les musiciens ont besoin de silence pour s’entendre. Heureusement, le chef d’orchestre rappelle le public à l’ordre et plonge à nouveau la salle dans le silence, avec Mika et l’orchestre pour seule distraction.
C’est sous une ovation debout que Mika sort de scène. Il reviendra pour deux rappels, puis laissera ses nombreux admirateurs avec l’écho de sa voix comme seul souvenir. Après ce moment magique, c’est avec encore plus d’estime pour Mika que les spectateurs s’en vont. Le chanteur a réussi à prouver qu’il n’est pas seulement le juge drôle de la version française du télé-crochet La Voix ou un artiste radio pour les 13–15 ans, mais qu’il est un artiste complet qui parvient à allier musique classique et musique pop avec brio. Les trois jours de concert étaient complets ; pari réussi pour Mika. Bonne nouvelle par ailleurs pour les fans du chanteur, ses concerts à l’OSM devraient faire l’objet d’une parution discographique en collaboration avec sa maison de disque, Universal. Il y a de quoi se réjouir !