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Dans la rue crisse la craie

Les enseignants organisent un rassemblement contre l’austérité.

Vittorio Pessin

Le coup d’envoi de la semaine d’actions dérangeantes contre l’austérité a été donné le 22 février avec l’organisation d’un craie-in contre l’austérité au parc Émilie-Gamelin, auquel environ 200 personnes ont pris part, dans une ambiance familiale et conviviale. Cette semaine de mobilisation, qui se déroulera du 22 au 27 février, est organisée par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics (Coalition), formée en 2009 et regroupant aujourd’hui plus de 85 groupes sociaux venant de divers secteurs de la fonction publique. Ces divers groupes sociaux organiseront donc tout au long de la semaine de nombreuses actions destinées à faire reculer le gouvernement Couillard, qui n’a jusqu’à maintenant démontré aucune volonté de compromis vis-à-vis de sa politique budgétaire. « Plus de 40 actions de mobilisations et de visibilité sont organisées partout à travers le Québec », a annoncé via communiqué de presse Véronique Laflamme, co-porte-parole de la Coalition.

Ce premier évènement d’une semaine qui s’annonce chargée, était organisé par les collectifs Profs contre l’austérité et Profs contre la hausse, qui avaient convié professeurs, parents d’élèves et sympathisants à venir montrer leur solidarité avec le corps enseignant opposé à la politique d’austérité du gouvernement provincial. Au milieu du parc adjacent à la station Berri-UQAM, de nombreux tableaux noirs avaient été érigés pour l’occasion, afin que les participants puissent écrire à la craie, comme à l’école, leurs messages de soutien envers les professeurs, griefs contre les compressions budgétaires ou caricatures des membres du gouvernement. De nombreux parents professeurs ont participé à l’événement, amenant avec eux leurs enfants, donnant ainsi à la manifestation un air de cour de récréation. Manon Massé, députée Québec Solidaire (QS) de Sainte-Marie-Saint-Jacques et Camille Godbout, porte-parole de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) étaient également présentes. L’idée derrière le concept du craie-in était que tous pouvaient exprimer leurs idées ou leurs critiques sur la place publique.

Ce que critiquaient principalement les professeurs présents, c’est la baisse graduelle de leurs conditions de travail due aux compressions budgétaires, qui mène à une chute de la qualité de l’enseignement au Québec. Selon eux, le nombre d’élèves par classe ne cesse d’augmenter, le soutien aux élèves en difficulté ou handicapés s’amoindrit chaque année faute de fonds, et les postes supprimés, comme ceux des infirmières dans certains établissements, semblent surtout toucher les femmes. Le membre du gouvernement principalement visé par les reproches lors du rassemblement était Yves Bolduc, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, accusé d’être décalé de la réalité du terrain éducatif, et dont le nom figurait dans la plupart des slogans, écrits ou scandés. « Laissez les enseignants faire leur job, monsieur le ministre », « Ras le Bolduc », pouvait-on lire sur les tableaux.

Les organisateurs n’ont pas caché leur espoir de voir émerger un nouveau printemps érable, comptant recréer l’effervescence du mouvement citoyen de 2012. Plusieurs intervenants de divers milieux touchés par l’austérité ont pris la parole, dont Camille Godbout, de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ), qui a signifié au gouvernement que « s’il ne recule pas, on continue d’augmenter la pression, et c’est ce qu’on fait aujourd’hui ! »  Le rassemblement s’est achevé par une marche le long de la rue Saint-Hubert, dispersée vers 16h. Pour citer une des membres de la Coalition Main rouge qui s’est exprimée, « ça sent le printemps ! » 


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