L’un des plus grands rassemblements de programmeurs universitaires d’Amérique du nord a eu lieu la fin de semaine du 21–22 février à l’occasion de l’édition 2015 des McHacks. Les Hackers se sont retrouvés à l’appel de l’association des étudiants en premier cycle en informatique de McGill (CSUS) dans le pavillon William Shatner pour partager leur passion de la programmation informatique. Cette année à McGill, pas de règles, de frais d’admissions ou de limite d’âge ; tous les participants étaient les bienvenus.
Les McHacks sont l’une des nombreuses compétitions faisant la promotion de la programmation informatique en Amérique du Nord. Ces évènements, aussi appelés Hackathons, existent dans la plupart des universités de la prestigieuse Ivy League ainsi que dans plusieurs universités canadiennes. Leur organisation est à chaque fois similaire : des transports en bus sont organisés depuis les universités participantes, qui dépêchent ainsi leurs meilleures équipes de programmeurs aux diverses compétitions du même genre. La plupart des frais d’organisation sont généralement pris en charge par des sponsors, tels Nuance ou Morgan Stanley cette année.
Grâce à l’ampleur des fonds pour l’édition 2015, les organisateurs ont pu voir les choses en grand : plus de 700 hackers, une centaine de prix différents, 24 heures de programmation non-stop, ainsi que de nombreux événements sociaux. Chaque équipe, composée d’un à quatre membres, avait pour seule et unique consigne de créer le projet le plus extraordinaire sur la plateforme de leur choix. Chaque projet a ensuite été évalué selon quatre critères : la créativité, la difficulté technique du projet, son utilité, et sa finition.
« C’était un véritable paradis de nerds, avec manque de sommeil, malbouffe et des milliers de lignes de codes », a raconté John Saigle, un des participants et étudiant en informatique à McGill, en entretien avec Le Délit.
C’est entre la cérémonie d’ouverture et la cérémonie de clôture que les participants ont réellement pu laisser déferler leur potentiel créatif sur leur clavier dans une ambiance littéralement surcaféinée, puisque la compétition a commencé samedi, s’est poursuivie pendant toute la nuit de samedi à dimanche, pour se finir dimanche midi, le tout noyé dans une quantité faramineuse de poutines, popcorns, et sandwiches. On a pu ainsi assister à la présentation de projets très variés et pour le moins assez extraordinaires : un robot quadrupède bientôt équipé d’un laser, une application qui convertit plus de 48 unités de mesure en bananes, ou encore Stalkr et Drinkr, deux applications pour ceux qui veulent facilement stalker leur crush, ou commencer à boire socialement.
Du néophyte au génie de l’informatique, tous les participants ont su profiter de cet événement pour partager cette passion commune qu’est l’informatique.
Le cheval de bataille de cet événement était avant tout la promotion du mariage de l’informatique et de la création. Ainsi, programmeurs en brousse, ténors de la programmation, mais aussi graphistes et (futurs) ingénieurs en robotique, ont pu se rencontrer, faire équipe, et échanger des connaissances. La présence de mentors tout au long de l’événement, donnant un coup de pouce aux novices et des conseils plus complexes pour les plus expérimentés, a elle aussi été bénéfique aux participants.
Les grands vainqueurs de la compétition sont deux étudiants de l’Université d’Ottawa, un de l’université de Waterloo, et un de Humber College en Ontario : Adrian Pawliszko, Julian Nadeau, Karan Thukral, et Vinny Crupi, pour leur application Tendr. Une application simple, mais qui a fait ses preuves auprès du jury, puisqu’elle a été jugée la plus réussie parmi les 125 projets. Tendr n’est autre que le Tinder de la nourriture : des photos de menus défilent une par une sur l’application, zappez à gauche si ça n’est pas à votre goût, ou bien zappez à droite et c’est peut-être le plat de votre vie qui vous attend au coin de la rue. Les vainqueurs sont ainsi repartis avec une tablette sous le bras, une paire d’Oculus VR, ainsi que divers financements pour leurs futurs projets.