Environ 250 manifestants se sont réunis le lundi 23 février au coin des rues Sherbrooke et McGill College, juste devant l’université McGill, dans le cadre de la semaine d’actions dérangeantes contre l’austérité libérale. La foule s’est rassemblée vers 11h30 pour le discours inaugural. Co-organisé par la Coalition montréalaise pour la survie des services publics et la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, l’événement semblait majoritairement orienté contre le monde des banques. En effet, si les pancartes et les discours visaient au départ un rejet des mesures d’austérité libérales dans le domaine social, l’attention a rapidement bifurqué vers la banque HSBC (à côté du point de départ), celle-là même qui est accusée de fournir à plusieurs Québécois des paradis fiscaux non-négligeables. « Les banquiers grassement payés sont pas touchés par l’austérité » scandait la foule.
« Pas de justice sociale sans justice fiscale »
Au total, la marche n’aura pas duré plus d’une vingtaine de minutes. Après un départ vers 11h45, les marcheurs au front ont rapidement essayé de s’introduire dans les locaux de la Banque Laurentienne, sans trop insister, pour renforcer le message. Devant l’impossibilité d’y pénétrer, ils se sont calmement postés en haut des marches d’entrée avec leurs diverses pancartes avant de reprendre le mouvement. C’est ensuite au 1500 de la rue University, devant les bureaux de l’Association des banquiers canadiens, que le groupe s’est arrêté pour manifester son soutien à une quinzaine d’individus qui en occupaient les bureaux. En attendant leur sortie, les organisateurs ont présenté une sorte de sketch aux manifestants. Le premier ministre Philippe Couillard y était présenté en train de piger dans l’argent des services sociaux afin d’enrichir les banquiers, avant de se faire remettre à sa place par les mains rouges de la coalition.
Froid et calme
Si le froid en a certainement rebuté certains à venir à la manifestation, c’est le sur-place qui a décidé les autres à partir. En effet, il aura fallu attendre dehors pendant près de quarante minutes avant de voir sortir les occupants. À ce moment, il restait moins d’une centaine d’individus dans les rangs. D’ailleurs, la police a demandé gentiment à tous les participants de quitter la rue puisque leur nombre était insuffisant pour être considéré comme une manifestation en bonne et due forme. Malgré des slogans agressifs comme « l’osti d’austérité » et l’occupation des bureaux de la coalition des banquiers canadiens, le tout s’est déroulé dans le plus grand calme. Aucune arrestation policière n’a été effectuée et vers 12h45, les autorités ont mis fin à l’action, devant ce qui n’était plus qu’une dizaine de personnes.
À Québec, durant le même genre d’événement, ce sont les bureaux du ministre de l’Éducation qui ont été occupés. Rappelons qu’au Québec, les coupes imposées forcent les universités à remanier considérablement leur budget. L’Université de Montréal parlait dans Le Devoir d’une « situation jamais vue en plus de 15 ans ».