« Saccage des services publiques », « austérité néolibérale » et « destruction du modèle québécois » sont des expressions souvent utilisées par les opposants aux mesures de rigueur du gouvernement du Québec. Dans ce contexte rempli de confusions et d’exagérations gênantes il me semble pertinent d’éclaircir certains malentendus.
Les mesures prises par le gouvernement libéral font suite à une promesse électorale présentée par Philippe Couillard durant l’élection générale du printemps 2014, soit celle de rétablir l’équilibre budgétaire lors de l’exercice financier de 2015–2016. Cette cible n’avait rien d’exagérée. La Coalition aAvenir Québec s’était fixée le même objectif, idem du côté péquiste. La semaine dernière, près d’un an après l’arrivée au pouvoir du Parti libéral, le ministre des finances, M. Carlos Leitão, a présenté un budget équilibré, le premier en 6 ans, et le 7e des 40 dernières années. Chose promise, chose due.
Si les trois principaux partis politiques québécois se sont engagés à équilibrer le budget dès cette année, c’est car il existe un consensus selon lequel la dette brute québécoise de 274 milliards de dollars, la plus lourde au Canada, doit être réduite. Pourquoi ? Car cette dette devra un jour être payée. Par qui ? Par nous, les jeunes. Nous payons d’ailleurs déjà 11 milliards de dollars en intérêts par an, soit près de 30 millions par jours. Une somme colossale qui n’est pas investie dans nos écoles, nos hôpitaux ou nos programmes sociaux. La réduction de la dette est donc d’abord et avant tout une question d’équité intergénérationnelle. Pour garantir la pérennité de nos services publics, le niveau d’endettement du Québec doit être réduit.
La réduction de la dette publique du Québec passe donc par la fin des déficits. Pour ce faire, l’État dispose de deux leviers : augmenter ses revenus à travers des hausses de taxes, d’impôts et de tarifs ou réduire ses dépenses. Pour le Parti libéral du Québec, et pour une très vaste majorité de Québécois, la province a atteint un plafonnement au niveau des revenus, les contribuables québécois étant aujourd’hui les plus imposés en Amérique du Nord. L’atteinte du déficit zéro ne peut donc pas passer par une augmentation du fardeau fiscal des Québécois, c’est plutôt à l’État de faire le ménage dans sa propre cour. Entre 2003 et 2014, la moyenne d’augmentation des dépenses de l’État était de 4,5% par an. Un rythme insoutenable sachant que la moyenne de la croissance économique du Québec durant cette même période n’était que de 2%. Le gouvernement libéral a donc pris la décision, non pas comme le prétendent certains, de « réduire les dépenses », mais plutôt de réduire la croissance des dépenses. En d’autres mots, les dépenses du Québec continuent à grandir, mais moins rapidement qu’avant. Qualifier les gestes posés par le gouvernement de « mesures d’austérité » relève donc de l’inconscience ou de la malhonnêteté intellectuelle.
Je m’adresse donc ici à tous ces jeunes qui ont des craintes sincères et légitimes de voir disparaître certains acquis de notre société. Sachez que le gouvernement ne vous a pas laissé tomber. Bien au contraire. Les mesures de rigueurs mises en place depuis un an ont comme objectif ultime de vous léguer, de NOUS léguer, un Québec débarrassé de sa dette, un Québec dans lequel nous serons maîtres de notre destin.