Tampon sur la main, lumières tamisées et musique funk ; le Club Soda n’avait pas changé ses habitudes ce mercredi 9 septembre pour accueillir en soirée le spectacle McGill X‑1. Nouveau projet du Centre Dobson, après sa fameuse grande sœur la Coupe Dobson, McGill X‑1 est un incubateur de jeunes entreprises étudiantes, calqué sur le modèle des universités américaines. Thibault Maréchal, en charge du projet et ancien étudiant de McGill en gestion, se réclame du Massachusetts Institute of Technology et son Global Founders’ Skill Accelerator (ndlr : Accélérateur Global de Compétences Fondatrices) , où McGill envoyait auparavant une équipe par année. Alors que la Coupe Dobson permet à des centaines de jeunes pousses mcgilloises de s’affronter devant un jury, McGill X‑1 sélectionne quelques participants de la Coupe Dobson pour les accompagner un été durant et les propulser au niveau supérieur, afin d’en faire des entreprises dynamiques et attractives.
Plutôt que de concourir l’une contre l’autre, ce sont cinq équipes qui se concentrent sur la chasse à l’investisseur. Après dix semaines de travail et de préparation intenses, le grand jour est donc arrivé pour ces cinq projets. Dix semaines de multiples séminaires et ateliers, pendant lesquelles les coéquipiers ont dû s’atteler au développement d’un plan d’affaires viable et préparer leur discours aux investisseurs. Il est désormais temps pour eux de montrer qu’ils ont intégré au mieux les enseignements dispensés par leurs mentors. Des mentors parmi lesquels figurent Jeff Mallet, directeur général de Yahoo !, ou Mauro Repacci, co-fondateur et PDG de Navut.
Le public, dans lequel les étudiants sont minoritaires, regarde et écoute un représentant de chaque jeune entreprise venu présenter en cinq minutes son projet sur scène là où on trouverait normalement le disc-jockey. Les cinq projets sont remarquablement variés : de Silent Disco Squad, qui organise des manifestations publiques pendant lesquelles chacun écoute en même temps la même musique avec ses propres écouteurs, à Sensequake, qui aspire à « révolutionner » l’évaluation sismique des bâtiments.
Cinq startups qui n’ont néanmoins pas été sélectionnées pour le projet, selon Thibault Maréchal, mais bien pour leur équipe : l’intimité ou la bonne ambiance qui y règne, l’équilibre entre profils « techniques et business ». Différentes fortunes attendent aussi ces 5 entreprises. Ainsi Sensequake vient de recevoir 500 000$ d’investissement quand Ananda -qui se sert de la nanotechnologie pour rendre plus rapide et économe la mise au point de médicaments- a été intégrée par Innocité, accélérateur de startups montréalais.
Après une première édition réussie McGill X‑1 compte bien s’améliorer l’année prochaine selon Thibault Maréchal, notamment en incorporant plus d’équipes, en se dotant de mentors « maisons » et en se concentrant sur des entreprises dont le produit répondrait déjà à une attente particulière du marché.