Le Délit (LD): Tout d’abord, pourriez-vous m’expliquer vos principales propositions en tant que candidat du Parti vert ?
Daniel Green (DG): Le Parti vert est un nouveau parti, ce qui lui donne l’occasion de proposer de nouvelles choses. Aussi, comme, il y très peu de chance que l’on forme le prochain gouvernement, cela nous permet d’innover, d’éviter l’électoralisme. Nous pouvons proposer des idées et espérer que les autres partis vont nous les voler. Le Parti vert est plus qu’un parti environnemental, la vision verte est une vision sociale, équitable et démocratique. Concrètement, nous avons une population qui vieillit, qui aura besoin de plus en plus de médicaments. On propose un système pour augmenter la gratuité des médicaments. Un programme fédéral, avec le pouvoir d’achat fédéral, pourrait bonifier les programmes provinciaux. Nous avons aussi un déficit au niveau du logement social. Ce n’est pas la seule solution à l’itinérance mais il faut augmenter l’offre. C’est pourquoi j’ai proposé de regarder ce qu’on peut faire avec l’hôpital pour enfants de Montréal qui est maintenant vide. Pourquoi ne pas le transformer en logement social ? Voilà une solution concrète, on a un édifice, cet édifice peut être converti rapidement, il suffit de s’y mettre.
LD : Qu’est-ce que vous proposez pour répondre aux problématiques environnementales propres aux grands centres comme Montréal ?
DG : Nous sommes entourés d’eau à Montréal et quand il pleut, cette eau est contaminée. Voilà pourquoi nous avons un programme d’infrastructures. On parle d’un investissement majeur pour remettre à niveau des services essentiels. Ce sont des mesures vertes oui, mais aussi des mesures qui répondent à un problème d’infrastructures qui nuit au développement de l’archipel de Montréal. Au delà de protéger l’environnement, on améliore l’offre économique de Montréal.
« Voter vert n’est pas un vote jeté, voter vert avance la cause et reverdit un peu le gouvernement.»
LD : Vous avez déclaré avoir un intérêt particulier pour la question de l’itinérance inuit dans la circonscription, un sujet peu discuté, pourriez-vous nous en parler un peu plus ?
DG : Ici dans le comté, on a une itinérance particulière, une itinérance inuit. Ce n’est pas parce que c’est des gens qui n’ont pas d’argent ou de moyens. Ce sont des gens qui quittent le Nord à cause du manque de logement, du manque d’espace dans les logements fédéraux, de la violence, etc. Il faudra régler le problème dans le Nord, mais en attendant, il faut les aider. Ces gens tombent dans les craques de l’aide comme ils ne sont pas des Premières Nations, n’ont pas la même langue, ni la même culture. Ils sont ici pour des soins, et l’offre de logement n’est pas adéquate. À l’intérieur même de mon projet pour l’hôpital, nous pourrions avoir un centre communautaire pour ces gens. Leur offrir un lit, du support, les aider à participer à la société.
LD : Qu’est-ce que vous avez à répondre à ceux qui craignent qu’en votant vert, ils ne fassent que diviser le vote et faciliter la victoire des conservateurs ?
DG : Oui, dans certains cas, le vote vert pourrait enlever de l’un et de l’autre. Par contre, ce qui divise réellement le vote, c’est les libéraux et le NPD. On a peu d’influence au niveau du vote. Nous disons au gens voter vert par conviction, de votez vert par coeur et par tête. C’est vraiment dommage que l’on soit rendu au Canada, pendant une élection fédérale, de voter contre quelque chose plutôt que pour quelque chose. Moi je dis à ceux qui veulent voter vert, faites-le. Nous aimerions avoir assez de députés verts pour donner la balance des pouvoirs au Parti vert si le gouvernement est minoritaire. Voter vert n’est pas un vote jeté, voter vert avance la cause et reverdit un peu le gouvernement. Après tout, pour que les autres partis puissent voler nos idées, il faut pouvoir les apporter au Parlement.