Le Délit : Les conservateurs s’adressent surtout aux familles, aux propriétaires, aux aînés… Où sont les jeunes ?
Steve Shanahan : Les jeunes sont d’abord des citoyens à part entière et sont préoccupés par des enjeux qui ne touchent pas uniquement la jeunesse. Nous avons des mesures comme l’accès à l’achat de maison et des programmes d’apprentis dont ils sont les principaux bénéficiaires, mais avant tout nous proposons un gouvernement qui va maintenir une économie forte qui créera des opportunités et des emplois de qualité dont les jeunes peuvent profiter.
LD : Les Universités McGill et Concordia se trouvent sur la circonscription de Ville-Marie. Est-ce que cela a un impact sur la manière de faire campagne ? Sur la politique que vous comptez mener ?
SH : La plateforme du parti conservateur s’adresse et bénéficie à tous les Canadiens, nous avons un seul message et disons la même chose en français et en anglais, au Québec comme en Alberta. Il n’est pas nécessaire de refaire le message pour les étudiants, car notre programme tient compte de leurs préoccupations.
LD : Quelles solutions locales pour résoudre les problèmes liés à l’emploi et aux logements des jeunes ?
SH : La majorité des programmes liés au logement sont financés par Ottawa, mais administrés par Québec, une économie solide permet à la fois de créer des emplois de qualité, mais aussi d’assurer des budgets équilibrés et le maintien du financement de ses programmes.
LD : Pourquoi passer du niveau municipal (Steve Shanahan est conseiller à la ville de Montréal pour le district Peter-McGill, ndlr) au niveau fédéral ? Quelle est l’influence de votre expérience municipale sur votre vision fédérale ?
SH : Mon travail comme conseiller municipal m’a mis en contact avec les préoccupations des gens et me permet de comprendre toute l’importance d’un budget équilibré. J’ai été impressionné par le leadership du gouvernement conservateur qui permet une économie forte. McGill et les autres universités au Québec font présentement les frais de politiques d’austérité qui sont la conséquence des déficits à répétition alors que le gouvernement conservateur est revenu à l’équilibre budgétaire un an plus tôt que prévu.
LD : Mélanie Joly qui était la tête de liste de votre parti aux municipales se présente pour les libéraux aux fédérales. Pourquoi avoir choisi les conservateurs ? Cela veut-il dire que conservateurs et libéraux peuvent être d’accord ?
SH : Les enjeux fédéraux et municipaux sont très différents, j’ai beaucoup de respect pour Mélanie Joly, mais je crois qu’elle fait une erreur en choisissant un parti qui veut replonger le Canada dans les déficits. J’ai choisi le Parti Conservateur parce que malgré des circonstances économiques difficiles, ce gouvernement a produit des résultats comme la baisse de la TPS (Taxe sur les Produits et Services, ndlr), la reconnaissance du Québec comme nation au sein du Canada et la baisse de la criminalité. Je suis convaincu que Montréal et son économie bénéficieraient d’être enfin représentés par des élus conservateurs.
LD : Étiez-vous déjà engagé en politique à 20 ans ? Si oui, quel type de jeune militant étiez-vous ?
SH : J’étais président de mon association étudiante au Cégep et même à cette époque les associations étudiantes faisaient des grèves contre l’augmentation des frais de scolarité. J’avais alors choisi une approche différente en organisant une rencontre publique avec l’association étudiante nationale qui proposait la grève et un député qui représentait le gouvernement. À la lumière du débat, notre association avait finalement rejeté la grève, ce qui à mon avis était une importante victoire à l’époque.