Une semaine après que l’Association des Étudiants de l’université McGill (AÉUM) ait adopté une prise de position officielle sur le changement climatique en s’alignant sur une politique écologique anti-énergies fossiles, Désinvestissons McGill présentait son projet au Comité de Conseil sur les Affaires de Responsabilité Sociale (CCARS). Jeudi dernier donc, l’association étudiante a pu plaider le désinvestissement de McGill des énergies fossiles (investissement à hauteur de 70 millions de dollars aujourd’hui). Le comité en question est rattaché au conseil des gouverneurs et composé, entre autres, de la rectrice Suzanne Fortier et du président de l’AÉUM Kareem Ibrahim. La présentation, ouverte au public dans un souci de transparence, a surtout porté sur le gel des investissements, dans un premier temps.
Le CCARS s’est montré sensible au propos de Désinvestissons McGill, s’engageant à prendre une décision sur le gel des investissements avant mars 2016, déclarant toutefois vouloir consulter des observateurs indépendants sur la question auparavant. Une issue positive selon le porte-parole de l’association, Guillaume Joseph : « Les choses avancent ! Mais on ne veut surtout pas diminuer la pression parce que c’est ça qui les fait réagir ! » En effet, de nombreux diplômés de McGill ont menacé l’université de rendre leur diplôme si le désinvestissement n’était officialisé d’ici le 30 mars 2016, dans le cadre d’une nouvelle campagne « Alumni de McGill pour le désinvestissement », selon Guillaume Joseph.
Voilà un vent favorable au mouvement de désinvestissement qui souffle sur le campus, alors que les rares voix discordantes à se faire entendre proviennent de la faculté de génie. Certains ingénieurs mcgillois, professeurs ou étudiants, sont ainsi directement impliqués dans des activités liées à l’extraction des sables bitumineux.