Le mercredi 28 octobre, l’Association des étudiants de l’université McGill en solidarité pour les droits des Palestiniens (McGill Students in Solidarity for Palestinian Human Rights) a tenu une conférence pour sensibiliser les étudiants à la question palestinienne. Elle a pour objectif de montrer comment nous pouvons agir, à notre échelle, sur la situation. Selon l’association, l’État d’Israël instaure — en désaccord avec la législation internationale des Nations Unies — un apartheid vis-à-vis de la population palestinienne.
L’association précise aussi que la présence des autorités israéliennes sur le territoire palestinien ne serait pas une occupation — légale, selon la loi internationale, à condition d’être temporaire —, mais la mise en place d’une politique colonialiste. En effet celle-ci s’inscrit sur le long terme et s’accompagne de l’installation de la population israélienne sur le territoire occupé.
La situation est particulièrement dénoncée à Gaza. Occupée depuis 1967, la bande de Gaza oppose la résistance la plus importante à Israël. Mais la population civile palestinienne locale subit en premier cette résistance. Le taux de chômage y est de 43%, plus de 70% pour les jeunes. Le blocus imposé par Israël et l’Égypte depuis 8 ans sur ce territoire entrave l’activité économique. À cela s’ajoute le fait que la plupart des bâtiments détruits lors des conflits israélo-palestiniens n’ont jamais été reconstruits.
Des accords asymétriques
Selon l’association, les accords successifs d’Oslo et de Camp David II ont apporté plus de points négatifs que positifs aux Palestiniens. Par exemple, si les accords d’Oslo débouchent sur la création d’une autorité palestinienne, celle-ci n’exerce un contrôle total que sur 3% de son territoire, alors qu’entre 72 et 74% du reste de la zone occupée est toujours sous autorité israélienne.
C’est la société civile palestinienne qui a amorcé ce mouvement en 2005 : elle fait un appel au boycott, au désinvestissement et aux sanctions (BDS) comme outil de pression contre Israël. Ce mouvement a pour but d’inciter Israël à respecter la législation internationale. Les trois principaux objectifs sont d’arrêter l’occupation de la bande de Gaza et de la Jordanie, de reconnaître les droits fondamentaux des citoyens palestiniens, et enfin de permettre le retour des réfugiés palestiniens dans leurs propriétés et leurs terres (comme le stipule la Résolution 194 des Nations Unies).
Selon l’association, le respect des droits fondamentaux est l’unique objectif du mouvement BDS, qui n’a d’affinités avec aucun parti politique.
Les entreprises visées par le boycott sont nombreuses. Soda Stream, compagnie israélienne qui commercialise des machines pour gazéifier des boissons, effectue sa production en violation du droit international. En effet, ses industries se trouvent sur des terres occupées illégalement par Israël. Les multinationales Veolia et Alstom sont aussi montrées du doigt : elles participent à la construction de voies ferrées liant des colonies israéliennes installées illégalement en territoire palestinien. Pour cela, elles sont en partie responsables de la destruction de villages palestiniens.
Et McGill dans tout ça ?
Au niveau mondial, des universités comme l’École des Études orientales et africaines (ou School of Oriental and African Studies. SOAS) de Londres, ou encore l’Université de Johannesburg se sont engagées auprès de BDS. Cependant, une motion débattue l’année dernière lors de l’assemblée générale d’automne de l’AÉUM, pour décider de l’engagement des Mcgillois auprès de ce mouvement, avait débouché sur une impasse, la motion étant « reportée à jamais », par peur de polariser les étudiants. Cette question continue de préoccuper les étudiants, notament du fait que McGill possède, entre autres, des investissements chez Remax, un réseau d’agence immobilière qui vend des propriétés dans des colonies israéliennes illégales.