Les films Interstellar et The Martian démontrent bien l’aboutissement d’un objectif que toutes les nations partagent, celui d’envoyer des êtres humains vers une autre planète. Avec les avancées technologiques d’aujourd’hui et les idées poursuivies par les innovateurs, il semble que ce but ultime devienne de plus en plus atteignable. Mais, pourra-t-on vraiment un jour poser le pied sur une autre planète ?
Les exoplanètes
Mercredi dernier, Dr Nicolas Cowan, professeur du département des sciences de la terre et des planètes, a accueilli les étudiants de McGill pour parler un peu plus de sa recherche sur les exoplanètes, c’est-à-dire celles en dehors de notre système solaire. Sa recherche se concentre sur les exoplanètes à courtes périodes. Contrairement aux planètes de notre système solaire, ces planètes se trouvent à proximité des étoiles autour desquelles elles orbitent et peuvent réaliser une révolution complète en moins de quatre jours.
À l’aveuglette
Cependant, ce domaine de recherche est d’une difficulté particulière. En raison de la distance qui nous sépare des exoplanètes, les astronomes ne peuvent en effet pas les observer. Dr Cowan précise qu’il n’a jamais vu les planètes qu’il étudie et qu’il ne peut que présumer leur existence. Selon Alex Geen, membre du club d’astronomie à McGill, « c’est en étudiant notre système solaire et les phénomènes astronomiques qui s’y produisent que le domaine des exoplanètes a débuté avant de repérer les planètes lointaines.»
Pourquoi étudier ces planètes si on ne peut pas les voir ? Dr Cowan et d’autres astronomes sont tout de même capables de mesurer plusieurs caractéristiques de ces planètes permettant ainsi de les détecter. Ces astronomes prennent avantage des phénomènes qui se produisent lorsqu’un objet céleste orbite autour d’une étoile. C’est notamment le cas du transit et de l’éclipse. Le transit a lieu lorsqu’une exoplanète passe devant l’étoile autour de laquelle elle orbite. Cette intercalation permet aux astronomes de découvrir non seulement si la planète a une atmosphère, mais aussi les molécules de cette atmosphère. Les rayons de lumière des étoiles passent à travers des atmosphères et, à l’aide de télescopes, les astronomes obtiennent des données avant de les analyser plus attentivement.
À la suite du transit, une éclipse se produit lorsque la planète continue sa trajectoire et disparaît temporairement derrière l’étoile. Comme les étoiles, les exoplanètes émettent de la lumière. Par conséquent, lorsqu’une exoplanète se cache derrière son étoile, la luminosité du système planétaire s’affaiblit à l’œil de l’observateur sur Terre. Les scientifiques peuvent donc calculer ce changement minuscule et ensuite déterminer la température de l’exoplanète. Ils peuvent aussi déterminer l’existence de nuages et leurs compositions. En obtenant toutes ces données, les scientifiques peuvent déterminer si la planète est habitable.
De nouveaux espaces ?
Pourrait-on un jour marcher sur une planète semblable à la Terre ? Après avoir posé le pied sur la Lune voilà bientôt un demisiècle, l’inventivité humaine et les alizées célestes ne nous porteront-ils pas vers des horizons inexplorés dans un futur proche ? Selon Dr Nicolas Cowan, une abondance de planètes partagent les mêmes caractéristiques atmosphériques que la planète bleue. Seul problème : ces planètes se trouvent à des distances titanesques, la plupart d’entre elles à des centaines d’années-lumière de nous : on ne dispose pas des engins pour s’y rendre. Pour l’instant, les missions spatiales représentées dans les films Interstellar et The Martian ne restent que de la science-fiction.