Au début d’une fin de semaine marquée par les attentats de Paris, les Redmen ont arraché une victoire importante aux Carabins de l’UdeM (10–9), en finale de la coupe du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).
Dans un Stade Molson venteux et pluvieux, les Redmen ont pourtant souffert. McGill a pris l’avantage assez tôt dans le jeu en marquant une pénalité à 30 mètres des poteaux des Carabins (11e). Aucun signe ne montrait que les Redmen souffriraient pour la majorité restante du match : tampon monstrueux de Thomas Stokes sur le talonneur des Carabins, passes rapides, organisation du jeu claire et construite, et surtout des réponses menaçantes aux avancées des Carabins.
Labeur = récompense
Et pourtant, les Redmen ont (trop) rapidement perdu leur souffle d’entame de match. Peu à peu, les Rouges ont perdu la possession du ballon, leur concentration ainsi que leurs moyens. Frustrés sans doute par les réussites des Bleus mais surtout à l’évidence par leur inefficacité générale, les Redmen ont baissé leur rythme de jeu jusqu’à subir la partie qui se déroulait sous les yeux de leurs partisans.
Trois pénalités transformées pour les Carabins (16e, 45e et 60e) et aucune réponse de la part des malheureux de notre chère université, bien que l’occasion leur ait été donnée par deux fois de recoller au score en début de 2nde période lors de deux pénalités. Un message de la sono rappelle que « le rugby est un sport de gentlemen » et que les insultes ne sont pas propices au bon déroulement du match.
Il aura fallu attendre les dernières minutes pour voir dans l’avancée une tribu de Redmen endiablés poussés par un public tendu et hargneux.
Le score est toujours de 3 à 9 en faveur des Carabins. 9e phase aux quinze mètres. « Redmen ! Redmen ! Redmen ! », les cris des supporters font vibrer les tribunes et le stade Molson semble s’animer d’un cœur nouveau. 30e phase aux dix mètres. De l’autre côté de la tribune, là où Le Délit est assis, les supporters en bleu perdent patience et s’animent contre l’arbitre. 50e phase aux cinq mètres. Les Bleus n’ont plus touché le ballon depuis plus dix minutes. Les supporters en rouge deviennent fous, tout le monde est debout. Ceux en bleus quant à eux lancent des quolibets à l’adresse de l’arbitre et des Redmen, frustrés par les fautes répétées des Carabins. Chaque tentative de franchir la ligne est accompagnée d’un souffle exaspéré ou d’une exclamation selon le côté de la tribune dans lequel le supporter se trouve. 61e phase. Le temps réglementaire est terminé depuis longtemps, ultime tentative des Redmen de franchir la ligne des Carabins. Boyer reçoit la balle à sept mètres de la ligne, réalise deux crochets et aplatit le ballon sous les poteaux alors que trois Carabins plongent pour s’interposer. Conversion par Thomas Stokes — sous les huées des supporters bleus — qui ne tremble pas et propulse d’un coup de pied bien ajusté les Redmen vers un titre mérité en apothéose d’une saison sans défaite.
Coup de sifflet final, victoire des Redmen 10 à 9 !