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Des jeunes pour un monde plus vert

Les étudiants du Québec prennent parole à l’occasion de la COY11.

Vittorio Pessin

La COY11 (Conference of Youth, ndlr)  s’est déroulée à Montréal en même temps que la 11e édition de la Conférence de la Jeunesse à Paris. Au menu, trois jours de conférences afin de discuter des enjeux climatiques. La COY11 a été organisée tout juste avant la tenue de la COP21, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui a lieu du 30 novembre au 11 décembre à Paris. Elle vise à donner une voix à la jeunesse désireuse à la fois de montrer les limites des traités internationaux et de se mobiliser sur le terrain.

C’est à cette occasion que se déroulait une première conférence à l’Université McGill intitulée « La place du Canada et du Québec dans la COP21 ». Les intervenants de cette conférence d’environ deux heures étaient trois acteurs impliqués dans la mobilisation pour l’environnement au Québec : Normand Mousseau, professeur de physique à l’Université de Montréal, Laure Warlel, directrice exécutive du Centre Interdisciplinaire de Recherche en Opératiannolisation du Développement Durable, et Roger Rashi, coordonnateur des campagnes chez Alternatives et délégué à la Coalition Climat 21. Enseignants et étudiants du milieu universitaire québécois étaient ainsi réunis pour une cause commune : un appel à un avenir plus vert.

Vittorio Pessin

Une première conférence optimiste

« C’est bien beau les objectifs, mais ça prend des programmes concrets », déclarait Mousseau à l’ouverture de la conférence, critiquant le manque d’action et l’irréalisme des objectifs visés par les gouvernements canadien et québécois. Si le Québec a promis une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici 2020, cet objectif s’avère difficilement atteignable. Quels sont donc les grands défis à l’heure actuelle ? Selon le professeur, ce sont la réduction de la dépendance aux énergies fossiles, une plus grande équité entre pays par le transfert de capital vers les pays en voie de développement, et une taxe sur le carbone sur tout produit de consommation.

Laure Wardel concentrait quant à elle son analyse sur une économie qui, selon elle, n’est plus au service des citoyens. Malgré les beaux discours du gouvernement canadien, ses importations depuis la Chine et son projet Oléoduc Énergie Est démontrent que celui-ci ne cherche qu’à nourrir le marché. Comment, alors, effectuer une transition profonde de notre économie ? « Les bottines doivent suivre les babines », déclarait-elle. Convaincue que le Québec peut devenir un modèle au niveau planétaire, la clé se trouverait dans l’action individuelle ; il faudrait ainsi rejeter un mode de vie axé sur la surconsommation, le gaspillage et l’obsolescence planifiée. Parallèlement, il serait nécéssaire d’augmenter l’exploitation d’énergies alternatives et la sensibilisation à la cause des réfugiés climatiques, chiffrés à 25 millions il y a peine deux ans.

Roger Rashi mettait finalement en lumière la mobilisation de la société civile internationale autour des enjeux climatiques. Plusieurs manifestations et chaînes humaines critiquant l’inefficacité de la COP21 ont récemment unis ONG et groupes sociaux en un véritable mouvement de justice climatique faisant pression sur les élites. Rashi célébrait d’ailleurs la création récente d’une vaste coalition au Québec, unissant syndicats et ONG tels qu’Équiterre et Greenpeace en un front commun pour une transition écologique.

Au sortir de cette conférence, on retient que malgré l’aspect dramatique du chaos climatique, nous avons l’opportunité de créer une solidarité civile tant locale qu’internationale. Pour cela, il revient à chacun de nous de sortir de l’isolement et de s’engager par des gestes concrets dans cette lutte pour un monde meilleur.


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