Manon Massé, députée de Québec Solidaire (QS), sera présente à la COP21 aux côtés des autres dirigeants québécois et canadiens. À l’approche de cette conférence internationale, qui vise à créer un nouvel accord sur le climat, elle a organisé une rencontre-débat accessible à tous lundi 23 novembre, dans le chaleureux pub l’Île Noire, rue Saint-Denis. Retour sur cet événement original.
La COP21 : un enjeu d’une grande ampleur
À 17h15, tout le monde, un verre à la main, discute du sommet de la COP21 qui approche à grands pas. La députée de QS, dans la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques, y participera et compte bien y représenter les convictions de la population de sa circonscription. En effet, elle croit fermement que « c’est toujours la société civile qui a permis le changement », et c’est pourquoi elle insiste sur l’importance d’être à son écoute, de la rencontrer, d’échanger avec celle-ci.
Manon Massé commence par rappeler quels sont, selon elle, les grands enjeux de ce sommet international. Elle est très ferme : si beaucoup de ses homologues affirment que l’objectif de contenir le réchauffement climatique à seulement 2 degrés Celsius n’est pas réalisable, celle-ci fera tout son possible pour que ce chiffre n’augmente pas.
La parole est aux citoyens
Puis c’est au tour des personnes présentes de parler. Des discussions en petits groupes se mettent en place pour répondre à deux questions clés : à quoi les gouvernements du Québec et du Canada devraient mettre un frein ? Et qu’est ce que ces deux derniers devraient mettre en place pour assurer leur responsabilité environnementale mondiale ? Et c’est là que la salle devient le théâtre de débats animés par des personnes pleines d’ambition.
Parmi les idées énoncées et largement saluées, on retrouve des propositions dans la lignée du programme de Québec Solidaire : on retient notamment la volonté de diminuer les trajets en automobile et de développer les transports en commun — les transports se placent en effet comme les premiers émetteurs de gaz à effet de serre au Québec — mais aussi celle de lutter contre l’agriculture industrielle, qui constitue quant à elle le deuxième plus grand pollueur. Ou encore, on parle d’assurer une transition énergétique, c’est-à-dire de réduire significativement la dépendance de la région aux énergies fossiles et non renouvelables, et de développer parallèlement les énergies propres. Plus globalement, beaucoup insistent sur l’importance de développer des politiques écologiques au niveau local et à l’échelle des individus. Manon Massé rappelle aussi sa position singulière sur la taxe carbone : elle s’oppose à celle-ci, car elle soutient qu’elle touche surtout les plus pauvres. Sa position est intéressante, car elle prend aussi en compte la dimension sociale de la définition du développement durable.
Peut-on vraiment parler de débat ?
Toutes les idées sont largement applaudies par la députée et par toutes les autres personnes présentes : mais où est passée la dialectique, essence même du débat ? Aucune idée n’est remise en cause, questionnée, approfondie. Pourtant, si toutes les propositions ont un sens et une visée respectable, elles ne sont pas toutes réalistes. Manon Massé compte représenter la société civile de sa circonscription, mais ne nous voilons pas la face : celle-ci devra se mettre d’accord avec beaucoup d’autres dirigeants. Malheureusement, il est assez probable que beaucoup de personnes présentes ce lundi soient déçues du résultat. Ne vaudrait-il pas mieux se concentrer sur un ou deux objectifs ambitieux, représentant les valeurs de Québec Solidaire, mais qui resteraient atteignables et acceptables par les homologues québécois et canadiens de la députée ? On le saura à la fin de la conférence de Paris.