Quel est le rôle d’un journal étudiant comme Le Délit ? Bonne question existentielle pour entamer une nouvelle année avec une équipe éditoriale en partie renouvelée.
Informer les étudiants, défendre la francophonie à McGill, être un médium d’expression pour les élèves, être un organe de presse libre et indépendant sur le campus et offrir une formation de journalisme à McGill. Le Délit se doit aussi de représenter les étudiants et s’adresser en leur nom aux institutions de l’Université : l’administration de McGill et l’Association des étudiants de l’Université McGill (AÉUM).
Le premier semestre de l’année 2016 est lancé. Chacun revient, reprend sa place dans les amphithéâtres, se relance dans sa relation obsessionnelle avec Minerva et MyCourses, se rassoit à la bibliothèque… Même routine étudiante ; seuls les livres et les intitulés de cours changent. Comme l’illustre notre une cette semaine, c’est un retour à la case départ avec une mise à jour de nos objectifs et connaissances.
Allons-nous aussi reprendre le chant monotone de nos plaintes et reproches envers l’Université et notre vie étudiante laborieuse ? Pas encore. « Parce que c’est 2016 ! », comme dira peut-être l’autre. Cette année, chère administration de McGill, nous te conseillons avant de te critiquer. Nous te présentons nos attentes et espérons te voir adopter ces quelques bonnes résolutions.
McGill en 2016
McGill en 2016, tu nous offriras des vacances en automne. Comme défendu dans l’éditorial du Délit du 27 octobre 2015, « Depereunt aucta labore », les étudiants de McGill ont un équilibre fragile et leur santé — tant mentale que physique — est mise à rude épreuve pendant le semestre d’automne.
McGill en 2016, tu découperas ton calendrier de façon plus intelligente, tout en gardant en tête qu’une grand partie de ton corps étudiant vient de loin. Est-il normal que nous finissions nos examen un 22 décembre et que de nombreux étudiants internationaux n’aient pu rejoindre leurs familles qu’à partir du 24 décembre (Le Délit a conscience que les fêtes de Noël ne concernent qu’une partie des étudiants, ndlr)? Est-ce que commencer les cours un vendredi pendant les festivités du Frosh relève d’une organisation logique ? N’aurait-il pas été plus simple de nous faire recommencer les cours un lundi pour ce semestre d’hiver ? N’aurait-il pas été plus approprié de nous laisser une période de add & drop plus longue ce semestre (celle-ci s’achevant en ce mardi 19 janvier)?
McGill en 2016, tu renégocieras le Memorandum of Agreement (les accords contractuels entre l’administration de McGill et l’AÉUM, ndlr) dans l’intérêt de tes étudiants. Nous souhaitons que la restriction absurde empêchant certains clubs de l’Université d’utiliser « McGill » dans leur nom officiel de leur club soit levée.
McGill en 2016, tu seras plus transparente sur les questions d’austérité et tu relâcheras ta politique d’annulation de cours — qui semble encore avoir frappé ce semestre.
Le Délit comprend bien évidemment que chacune de ces questions est complexe. Nos souhaits en quelques lignes simplistes et très résumées ne peuvent englober tous les facteurs qui ont mené à ces décisions passées que nous jugeons regrettables. Nous tâchons cependant de faire ressortir les problèmes et défauts qui préoccupent certains étudiants.
En somme, McGill en 2016, tu impliqueras plus les étudiants dans un processus de décision transparent.
Espérons, McGill en 2016, qu’à l’inverse de tes étudiants, tu tiendras tes bonnes résolutions au-delà du mois de janvier.