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Divertissement : les outils de la réussite

Le changement des stratégies marketing à l’ère du numérique. 

Mahaut Engérant

Le 22 janvier se tenait la Entertainment Management Conference (Conférence de la gestion du divertissement, ndlr) à l’Espace Sid Lee au Vieux-Port. Divers domaines du business du divertissement ont été abordés à travers six ateliers : musique, média, art, film, jeux vidéo et vie nocturne. La conférence visait à mettre en lumière les rouages d’une industrie très présente au quotidien. Les intervenants invités – des modèles de réussite professionnelle – ont offert aux participants, majoritairement étudiants et jeunes professionnels, des conseils pour exceller dans ce secteur. 

Concilier ère numérique et profit 

Une première étape primordiale aujourd’hui est de changer la perception qu’ont les individus de la musique comme un produit consommable gratuitement. Conor Clarke est entrepreneur et créateur de plusieurs start-ups dont wavo​.me. Pour lui, un artiste doit impérativement prendre conscience de l’importance du marketing digital s’il veut se faire connaitre au sein d’un monde artistique déjà très compétitif. 

David Dufresne est chargé de stratégie et développement à Bandcamp, un magasin de musique en ligne qui permet aux artistes indépendants de promouvoir leur musique. On peut y écouter de la musique gratuitement mais le but est d’inciter les fans à supporter financièrement les artistes qu’ils apprécient. Un « acte politique » selon Dufresne. 

En ce qui concerne la monétisation des médias, Jean-Philippe Desjardins, président d’Orangerine, agence spécialisée dans la création d’outils de communication interactifs, nous parle du financement communautaire chez Amazon. Cette dernière offre l’opportunité à ses clients de choisir en amont dix films ou séries TV qu’ils peuvent visionner en streaming, et ce en illimité. La compagnie s’engage donc à leur fournir un service supérieur tout en les incitant à payer. 

Mahaut Engérant

Sur le sujet de la démocratisation de la création artistique de masse, on mentionne surtout l’étendue de l’influence qu’ont les « YouTubeurs ». Toutefois, cet effet ne limite pas le pouvoir des plateformes traditionnelles. En effet, d’après les intervenants, médias traditionnels et médias modernes entretiennent une relation qui leur est tous deux bénéfique puisque les médias traditionnels permettent aux « Youtubeurs » de s’offrir une plus grande visibilité.

Les intervenants de l’atelier « art » étaient déterminés à maintenir l’intérêt de la génération Y envers ce domaine. Pour ce faire, le partage d’œuvres sur les réseaux sociaux est efficace. Cependant, l’utilisation de ces plateformes crée de nouvelles contraintes. Bien que l’artiste expose son travail à un public plus large, les critiques artistiques et les débats que l’œuvre pourrait susciter sont diminués, puisque les interactions avec le public ne sont que virtuelles. De plus, la rentabilité de l’oeuvre de l’artiste est diminuée quand celle-ci se trouve sur internet.

L’importance du marketing en ligne se révèle aussi au sein du business des jeux vidéo. Les gamers de YouTube sont devenus des outils de marketing incontournables pour les créateurs de jeux. Comme le précise Yves Bordeleau, directeur général de Rogue Factor, si le « youtubeur » PewdiePie (41 millions d’abonnés et plus de 10 milliards de vues) s’adonne à votre jeu, vos ventes exploseront instantanément.

Un modèle d’entreprenariat

Zach Macklovitch, entrepreneur établi dans le business de la vie nocturne, nous donne la recette du succès : analyser le marché actuel pour déceler ses failles. C’est en visitant les bars de New-York que Zach trouve l’inspiration pour la création d’ambiance de ses propres locaux montréalais, SUWU et Apt. 200. Les jeunes orateurs de l’atelier « vie nocturne » préviennent cependant que la tâche de l’entrepreneur dans ce milieu n’est pas facile. Il faut s’attendre à de lourds échecs, ainsi qu’à de longues heures de travail non récompensées. Si l’on veut réussir, il faut être persistant et innovateur, car du cinéma à la musique, seule une poignée de nous autres pourra espérer devenir le prochain Zack Macklovitch.


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