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L’AG pose son empreinte

L’Assemblée générale d’hiver 2016 accepte cinq motions et en reporte une.

Jules Tomi

« Chaque étudiant a une voix égale. C’est ce en quoi consiste l’Assemblée générale.» Il ne fallait pas compter rentrer dans la Ballroom de l’AÉUM pour assister à l’Assemblée générale d’hiver sans arriver très en avance. Dès 14h30, les escaliers du bâtiment de l’AÉUM étaient remplis d’étudiants.

Les deux premières motions ont été très rapidement adoptées. Elles concernaient tout d’abord la nomination de l’audit de l’association pour l’année prochaine — l’entreprise Fuller Landau — puis la ratification du conseil des gouverneurs. Aucune remarque, une large majorité vote « oui » sans autre forme de procès.

Motion historique

Puis, arrive la motion la plus attendue, mais également la plus redoutée de cette AG. Il s’agit de celle souhaitant le soutien du mouvement BDS McGill (Boycott, Désinvestissement et Sanctions). Cela fait plusieurs années que des motions similaires à celle-ci sont rejetées et font débat pendant des semaines sur le campus. Dès le lancement de la période de discussion, des dizaines d’étudiants se lèvent pour prendre la parole, un discours étoffé en amont. La salle de bal prend des allures de tribunal, car après une minute, le président de l’assemblée use de son marteau de juge. Le débat dure pas moins de deux heures. Puis, après presque une heure d’attente, la réponse est enfin dans les mains du président. La salle retombe dans le silence et l’atmosphère est électrique. La motion est adoptée ! Et ce, à une majorité considérable : 512 voix pour, 357 contre, et 14 abstentions. Rappelons que l’année dernière, à l’Assemblée générale d’automne, une motion similaire avait été proposée. Cependant, suite à 1h30 de débat, il avait été décidé que la motion soit reportée. À l’entente des résultats, énormément d’étudiants crient de joie, se lèvent, se prennent dans les bras en pleurs. 

A-AG
Jules Tomi

Surprise de dernière minute 

Après cette motion, la salle se vide de moitié. La prochaine motion a pour but que McGill considère d’arrêter l’utilisation des minéraux issus d’une production contraire à l’éthique. La suivante concerne l’augmentation du contenu académique autochtone à McGill. Les deux sont acceptées presque instantanément et à l’unanimité. Puis, à la surprise de l’assemblée, une nouvelle motion qui n’avait pas été évoquée antérieurement au lancement de l’assemblée, est proposée. Elle est à propos du soutien de la communauté autochtone Kahtihon’tia:kwenio. Alors que beaucoup s’attendent à ce que cette motion soit adoptée aussi vite que les toutes dernières, coup de théâtre : Ashley Bach, coordinatrice de l’Alliance des Étudiants Autochtones de Mcgill, prend une position plus qu’inattendue. Elle soutient que les étudiants autochtones de Mcgill n’ont pas été consultés, et que les défenseurs de la motion — notamment une femme en particulier, Kahentinetha — défend une position très controversée qui n’est en aucun cas représentative de la communauté autochtone dans son ensemble. Une motion est donc votée pour reporter cette même motion à une prochaine assemblée, quand le sujet délicat aura été examiné de manière plus approfondie. 

Enfin, une discussion est ouverte sur la politique de tabagisme dans le campus. La v.-p. aux affaires de l’université prend la parole et présente les résultats d’un sondage effectué sur ce thème. Elle soutient que de nombreux étudiants sont concernés par les effets du tabagisme passif et qu’en conséquence, le Groupe de Travail à propos du Tabagisme sur le Campus a été créé. Dans sa présentation, elle évoque l’idée de la création d’abris pour fumeurs, politique qui serait soit définitive, soit temporaire — en vue d’un futur campus sans tabac. Cependant, elle rappelle que ce ne sont que des hypothèses et que ce groupe de travail est totalement ouvert au dialogue, et c’est d’ailleurs pour cela qu’une discussion ouverte est tenue à l’Assemblée. Quelques étudiants viennent donc poser des questions aux présentateurs.

En somme, cette Assemblée générale a été pleine de rebondissements, et riche en conséquences, du moins symboliquement. On a pu y voir des étudiants engagés, concernés par ce qui se passe autour d’eux, et qui veulent vraiment changer les choses — bien que leur implication à l’Assemblée était inégale entre les différentes motions. 


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