Des centaines de personnes se sont rassemblées à Montréal au square Cabot le samedi le 16 juillet dernier pour manifester leur soutien au mouvement Black Lives Matter. L’organisme Twese a organisé cet évènement suite aux nombreux incidents de brutalité policière qui ont eu lieu aux États-Unis ces dernières années. L’objectif était d’ouvrir une discussion pour définir comment mettre fin à cette violence.
Anne-Sophie Tzeuton, diplômée de McGill et l’une des organisatrices de l’évènement, a tenu à préciser que Twese n’est pas une branche montréalaise de Black Lives Matter. Twese, qui se décrit comme « une plateforme qui encourage la rencontre des consciences de la diaspora », et dont le nom veut dire « ensemble » en rwandais, a utilisé l’expression Black Lives Matter comme un cri de ralliement. Les organisatrices ont pris parole au milieu d’une foule comptant des centaines de personnes de toutes nationalités, certaines tenant des pancartes « Asiatiques solidaires au Black Lives Matter » ou même « Iranian for Black Lives ». Les organisatrices de Twese les ont remerciées en soulignant le caractère unifiant de Black Lives Matter à travers de différents groupes ethniques ainsi qu’au sein de la communauté noire. Une participante au rassemblement a parlé de la nécessité pour les personnes de la communauté noire de s’entraider, pour soulager de l’impact psychologique d’une actualité témoignant souvent de nouvelles violences racistes.
Par la suite, Anne-Sophie Tzeuton a répondu à la rhétorique qui présente Black Lives Matter comme groupe haineux. « Ce n’est pas une guerre de race » a dit Tzeuton. « Black Lives Matter n’est pas anti-blanc, ni anti-police ». Ensuite, elle s’est adressée aux participants non-noirs pour expliquer que leur silence peut être perçu comme une forme de violence par certains. Une représentante de Montréal Noir, un groupe antiraciste, a mis l’accent sur le fait que la brutalité policière et le racisme existent à Montréal, même si le rassemblement était organisé à la suite des morts d’Alton Sterling et Philando Castile aux États-Unis. Elle a fait état de la surreprésentation des populations noires et autochtones dans les prisons canadiennes, et a attiré l’attention sur les morts de Freddy Villanueva, Jean-Pierre Bony, et Sandy Tarzan Michel, trois hommes abattus par la police au Québec. Poète et ex-Miss Afrique Canada, Sally Sakho, a ensuite récité un poème appelant à l’action.
Peu après Providence the Poet a embrasé la foule avec le slogan : « We are one ! We are one !» avant de réciter l’une de ses œuvres. Shanice Nicole a récité des poèmes intitulés « Dear Respectability Politics » et « If I Have a Son », qui met le doigt sur le rôle que joue la « masculinité toxique » dans les conflits raciaux. Un extrait de « Dear Respectability Politics » : Le dernier poète, Kym Dominique-Ferguson, a aussi ébranlé la foule en récitant l’une de ses créations de poésie.
Chaque poète a puisé dans le soutien et l’énergie grandissante de la foule. Au cours de l’événement, cette énergie s’est transformée en passion et chaque personne a spontanément pris la main de son voisin pour crier tout haut sa colère : « Black Lives Matter !».
Pour découvrir les artistes présents :
Providence the Poet
Sally Sakho
Kym Dominique-Ferguson :
http://blackcanadianpoetry.com/poet-bios/kym-dominique-ferguson
Shanice Nicole
http://www.pictaram.com/user/thatswhatshasaid/3175934113