Selon le candidat républicain, le domaine de l’éducation ne doit pas être légiféré au niveau national. Il est contre les Common Core State Standards (programme de base commun aux États américains) qui ont pour but de mettre sur un pied d’égalité minimum les écoliers du pays, de leur apporter des connaissances communes. Selon Trump, les programmes doivent au contraire être décidés à l’échelle des États, sans que le gouvernement national n’ait son mot à dire. Par ailleurs, il prône de nouveau une logique de compétition, indiquant que l’État devrait autoriser les écoles à « se battre » pour leurs élèves, pour leur prestige. Seule cette logique pourrait assurer selon lui l’excellence du système éducatif.
Républicains : privatisation de l’éducation
Trump souhaite adopter une logique de marché : que les banques privées financent les frais de scolarité plutôt que le gouvernement, et rendre les établissements plus responsables de la viabilité des prêts accordés aux étudiants. Ces réformes ont pour but de réduire drastiquement les dépenses du Département d’Éducation. Pour réduire les dettes des élèves, Trump affirme que le gouvernement ne devrait plus toucher d’argent sur les prêts étudiants, mais n’a pas proposé encore de programme précis pour résoudre le problème de la dette qui empêche de nombreux américains de poursuivre des études supérieures et en handicape encore plus dans leur début de vie professionnelle, et qui est donc comme nous l’avons vu plus haut, source de fortes inégalités de salaire. Une approche innovante comme celle qu’il propose pourrait être intéressante, mais les informations concrètes sont encore trop pauvres pour former un véritable programme.
Démocrates : promesse d’une éducation plus accessible
L’une des priorités de la campagne d’Hillary Clinton est l’accès à l’éducation. Elle promet d’instaurer des bourses universitaires contre 10 heures de travail hebdomadaire et d’agir pour réduire les taux d’intérêts des prêts étudiants aujourd’hui fort élevés (1 160 milliards de dollars cumulés (1 069 milliards d’euros) à la fin 2014). Pour réduire les dettes étudiantes, Hillary prévoit des réformes s’élevant à plus de 115 milliards de dollars, destinés à soulager près de 25 millions d’Américains du fardeau de la dette étudiante et de rendre l’éducation plus accessible.
Elle prévoit dorénavant, acceptant certaines demandes du camp Sanders à ce sujet, de rendre les collèges communautaires gratuits, ainsi que les collèges et universités publics gratuits pour les familles vivant avec moins de $125 000 par an. Un fond de 25 milliards de dollars sera créé pour soutenir les établissements scolaires soutenant les minorités, comme les universités historiquement noires (HBCU pour « Historically black colleges and universities », ndlr). Par ailleurs, les entrepreneurs sociaux pourront différer de trois ans le remboursement de leurs prêts.
Hillary Clinton prévoit de réduire les taux d’intérêts afin que le gouvernement ne profite pas des prêts étudiants. Pour préparer les américains à la révolution technologique, la candidate souhaite généraliser l’apprentissage des sciences de l’informatique en renforçant son enseignement dans les écoles publiques. Cependant, les réformes promises par la candidate ne semblent pas très dures envers les établissements privés, dont les frais d’éducation sont une source importante de de la crise de la dette étudiante. Par ailleurs, comme dans les domaines de la santé ou de l’environnement, les coûts de ces réformes et les démarches administratives qui devraient les accompagner pourraient rendre difficile le passage de ces lois, en particulier si le Congrès avait une majorité républicaine.