Vous connaissez peut-être cet album mythique des Velvet Underground. Mais si, celui sur lequel trône une banane mûre, que l’on peut « éplucher » pour dévoiler un intérieur rose fluo. À l’époque de sa sortie, une légende urbaine disait qu’en léchant l’album, on partait dans un trip d’acide merveilleux. Cependant vous connaissez probablement moins bien les artistes qui ont fait cet album. Lou Reed, Nico, Sterling Morrison, Maureen Tucker et… John Cale. Ce dernier était en ville dans le cadre du festival Pop Montréal. Il était en concert le 22 septembre, et le 23 à l’auditorium Maxwell-Cummings pour une conférence animée par Will Straw. C’est dans une salle noire que sont arrivées une petite centaine de personnes pour découvrir ce géant des décennies passées.
John Cale, ce phénomène
Malgré son apparence frêle et ses cheveux gris, c’est un homme impressionnant qui a partagé un moment avec nous. Nonchalamment, il égrena ses souvenirs de l’époque où il fréquentait Patti Smith, Andy Warhol, Yoko et John, ou encore Iggy Pop. Comme si de rien n’était, il évoqua les séances d’enregistrement qui carburaient à la méthamphétamine et autres stimulants un poil douteux…
Rock, punk, musique expérimentale, hip hop, John Cale connaît tout et a touché à tout. Quand on l’écoute, on sent celui qui a baigné dans le milieu depuis de longues années. Et lorsqu’il part dans un long monologue à base d’harmoniques, de tierces, et de gammes doriennes, le tout accordé au ronronnement du frigo… vraiment, on sent bien que peu peuvent espérer lui arriver à la cheville. Un phénomène.
John Cale, une vie de folie
Né en 1942 au Pays de Galle, John Cale commence la musique très tôt. Sa carrière, elle, démarre au moment de sa rencontre avec Lou Reed, avec qui il forme le Velvet Underground, le groupe qui le rendra célèbre. Lorsqu’il s’en sépare en 1968, il commence une carrière solo et se convertit également au métier de producteur. Il travaille donc avec divers artistes, et participe à la création de disques qui vont marquer l’histoire de la musique, dont Horses de Patti Smith, ou l’album éponyme des Stooges. Hors du champ de la musique, il écrit un livre, et s’intéresse à des formes d’arts variées, dont celle de la mode.
John Cale, une idole
Après 45 minutes d’entrevue, Will Straw fit passer le micro à travers le public pour une session de questions-réponses. Visiblement conquise, l’audience voulait tout savoir à propos de tout. Parlez-nous de votre enfance. Quelle collaboration avez-vous préférée ? Comment était New York dans les années 1970 ? Que pensez vous de la musique aujourd’hui ?
Le public rassemblé autour de Cale était varié. De vieux baba-cools, certes, mais aussi de nombreux jeunes, venus voir un des acteurs principaux d’une époque qu’ils vénèrent. Un groupe de filles, buvant discrètement du whisky sorti d’un masson jar regardait avec de grands yeux cet homme qui avait vécu une époque qu’elles auraient manifestement bien voulu connaître.
Lorsque le micro leur arrive, l’une d’entre elles se lève, et demande à Cale s’il pense que le punk est mort. Il répond en souriant, que non, il est toujours bien là, et que ce sont les festivals et les communautés qui se réclament de lui et qui le font vivre.
Eh oui, les musiciens vieillissent (ou disparaissent avant l’heure dans le cas de pas mal de ceux que Cale a côtoyés!), mais la musique, elle, reste.