« Nous retirerons la consommation et la possession de marijuana du Code criminel. » Voilà ce que l’on peut lire sur le site officiel du Parti libéral du Canada, dont Justin Trudeau est le chef depuis 2013. Après 10 ans de refus de la part du gouvernement Harper, il semble donc que le Canada version Trudeau-fils soit prêt à légaliser une substance qui a suscité beaucoup de controverses au sein de la population Canadienne ces dernières années.
Au-delà de la décriminalisation
Terre paradisiaque pour les amateurs d’herbe, les Pays-Bas constituent une attraction touristique pour de nombreuses personnes. Pourtant, la marijuana n’y possède pas un statut légal, mais y est simplement décriminalisée. Si la possession d’une certaine quantité sur soi et chez soi est tolérée, il est tout de même interdit d’en fumer dans les espaces publics, sous peine, non pas d’accusation criminelle, mais d’amende.
Sous Trudeau, le Canada légalisera le cannabis. C’est à dire que sa consommation sera tolérée par la loi. Sa production, sa distribution et sa consommation seront contrôlées. C’est donc une démarche historique que le gouvernement libéral s’apprête à entreprendre.
Légaliser pour sécuriser davantage
Si certains ne sont pas sûrs que la consommation de marijuana diminuera une fois légalisée, Justin Trudeau en fait le pari. De plus, le premier ministre du Canada l’a bien compris : c’est en légalisant une substance à laquelle de nombreuses personnes sont dépendantes que sa production et sa distribution seront contrôlées et légales. Il sera donc possible de s’assurer de la qualité du cannabis et de garantir qu’aucune substance nocive n’y soit intégrée lors de la production.
Le gouvernement s’inspire ainsi de l’Uruguay, seul pays en date à avoir légalisé la substance dans le but de démanteler un trafic de drogue dangereux. Le Canada créera donc un réseau encadré de vente et de distribution. Ainsi, non seulement la production de cannabis sera placée sous contrôle, mais le taux de criminalité lié au trafic de drogue incessant chutera. En effet, au Colorado — l’un des quatre États américains à avoir légalisé la substance — le taux de crimes violents et contre la propriété a baissé de près de 11 points depuis 2013, tandis que le taux d’homicides atteint moins de la moitié de celui recensé en 2013 avant la légalisation. De plus, les vols de voitures ont été divisés par trois dans l’ État américain. Légaliser le cannabis, c’est donc sécuriser ses environs.
Légaliser pour s’enrichir
Bien évidemment, légaliser le cannabis est aussi un moyen pour le gouvernement de générer de nouveaux revenus. Effectivement, après la légalisation (et donc le démantèlement des réseaux de narcotrafiquants), le cannabis circulera au sein d’un réseau soumis aux taxes provinciales et fédérales. Cela permettra donc au Canada de s’enrichir.
Cependant, il ne faut pas ignorer les conséquences du cannabis sur la santé des consommateurs. Et c’est pour cela que Trudeau insiste : « Nous […] élaborerons de nouvelles lois plus strictes ». Le premier ministre du Canada va certes légaliser cette substance, mais il sévira au niveau de sa réglementation et de son accès. Des règles seront établies pour la consommation légale de marijuana : il faudra être majeur, ne pas en consommer avant la conduite et mettre en place des groupes qui s’occuperont de la distribution tout en travaillant aux côtés de spécialistes en santé publique et en toxicomanie. Un beau projet qui incarne la volonté de Trudeau de bâtir un Canada ouvert et précurseur.