Depuis que la cigarette est considérée dangereuse pour la santé, les institutions publiques ont, petit à petit, repoussé le tabac loin de leurs murs. Tout a commencé avec l’interdiction de fumer dans certaines zones — près des fenêtres, puis par exemple près des portes d’entrée. L’Université McGill envisage maintenant de faire un pas de plus et d’émettre une politique pour établir un environnement sans fumée sur tout le campus.
Mardi dernier, le 25 octobre, une consultation publique sur cette question a eu lieu à l’auditorium du musée Redpath. Le comité, formé par des chercheurs•euses et des étudiant•e•s de l’Université, souhaite suivre les pas des centaines d’institutions qui ont déjà emprunté cette voie. À titre d’exemple, la prestigieuse Université d’Harvard, qui a mis en place ces mesures en 2014, a vu une baisse de 70% de l’exposition à la fumée secondaire sur son campus.
En quoi consiste la politique
Le but est de réduire la fumée secondaire qui pourrait être nuisible aux passants, à réduire l’exposition de la cigarette aux personnes qui tentent de quitter cette habitude et à limiter le plus possible l’exposition sociale du tabac. L’interdiction vise tout ce qui contient du tabac et tout ce qui émet de la fumée ou de la vapeur. La politique vise à établir un environnement plus sain sur le campus de l’Université.
La mise en œuvre de ce projet consisterait à éduquer et sensibiliser le plus possible, sans user de mesures punitives. En effet, plutôt que d’imposer une politique ferme, le comité espère mener un changement social avec le temps. Il sera aussi mis à disposition de l’aide pour ceux qui souhaiteraient se libérer de la nicotine en leur donnant accès aux consultations et aux produits anti-tabac.
Ce qu’en pensent les étudiants
Au début de l’année 2016, 73% des étudiants ayant participé à un sondage émis par l’Association étudiante de l’Université Mcgill (AÉUM) ont voté en faveur d’une politique anti-tabac. Or, certain•e•s étudiant•e•s de l’audience ont fait part de quelques inquiétudes qu’ils•elles auraient si une telle politique s’appliquait. Notamment sur la question de la sécurité des étudiant•e•s, lorsqu’ils•elles doivent sortir de la zone surveillée du campus, la nuit, pour fumer. Un autre étudiant a énoncé la stigmatisation dont pourraient être victimes les fumeurs•euses et du harcèlement qui s’ensuivrait, un stress de plus pour ces dernier•e•s dont beaucoup utilisent la cigarette comme moyen d’apaiser leur anxiété.
Pour répondre à ces craintes, les panélistes ont réitéré que le but de cette politique est d’établir un environnement plus sain sur le campus et non de pointer du doigt ceux qui fument. La sécurité de tous les étudiant•e•s est une priorité et les craintes de ces derniers•ères seront pris en compte.
Discussion encore en cours
Encore en gestation, la politique devrait être décrétée avant la fin de novembre 2017. Le groupe de recherche est encore ouvert aux idées, aux questions et aux critiques des étudiants de McGill.