Tandis que les États-Unis se préparent à accueillir un nouveau président Républicain, Justin Trudeau, prévoyant, adapte son cabinet de ministres en vue des changements majeurs qu’apportera cette transition aux relations entre les deux pays. Ces ajustements, qui ne font certainement pas l’unanimité, sont principalement stratégiques. Le but est de montrer à l’administration Trump qu’elle pourra compter sur ses voisins canadiens.
Les grands bouleversements
Le changement majeur de ce remaniement a eu lieu au sein des Affaires étrangères. En effet, Stéphane Dion, figure emblématique du Québec dans la politique canadienne depuis plus de vingt ans, a été écarté du gouvernement et remplacé par Chrystia Freeland, précédemment ministre du Commerce international. Le premier ministre justifie ce choix par l’expertise de la nouvelle ministre des Affaires étrangères pour toutes les affaires touchant à la Russie, un domaine crucial vis-à-vis des relations à venir avec nos voisins américains. Ensuite, dans le domaine de l’Emploi, du Développement de la main‑d’œuvre et du Travail, Patty Hadju a quitté son prestigieux poste à la Condition féminine pour venir remplacer MaryAnn Mihychuck, apparemment consternée de son éviction du gouvernement Trudeau. Maryam Monsef, précédemment aux Institutions démocratiques, va donc succéder à Patty Hadju à la Condition féminine.
Les petits nouveaux
Justin Trudeau apporte également un vent de fraîcheur au gouvernement avec de nouvelles têtes au sein de son cabinet. C’est désormais Ahmed Hussen qui se chargera de l’immigration. Un changement plutôt bien accueilli puisqu’il s’agit du premier réfugié somalien au Canada à occuper un poste au gouvernement. Il prend donc la place de John McCallum. D’autre part Karina Gould remplace Maryam Monsef aux Institutions démocratiques et se démarque. En effet, à l’âge de 29 ans, elle est la plus jeune ministre de l’histoire du Canada. Enfin, c’est François-Philippe Champagne, qui remplacera Chrystia Freeland au Commerce international.
Un avenir pour ceux qui partent ?
Stéphane Dion, John McCallum et MaryAnn Milychuck se sont tous trois fait montrer la porte du gouvernement Trudeau. Tous ont eu un impact important sur l’évolution de la société canadienne. Stéphane Dion, très apprécié des Canadiens, et plus particulièrement des Québécois, a annoncé son retrait de la vie politique, mais on en sait que très peu pour le moment quant à son avenir. John McCallum s’est vu proposé un poste d’ambassadeur en Chine et MaryAnn Milychuck retournera à son rôle de députée.
Même si ces choix ne font pas l’unanimité, il faut tout de même admettre qu’ils sont judicieux, puisque chaque nouveau ministre a des qualifications pour le rôle qui lui a été assigné, ce qui n’a pas toujours été le cas dans l’histoire du Canada. Est-ce suffisant pour faire face au gouvernement de Trump ? C’est une question à laquelle nous pourrons répondre à partir du 20 janvier prochain.