Née et élevée à Montréal, des parents trinidadiens, Candice Pantin est à l’image de la ville : jeune, dynamique et aux influences diverses. Elle est à l’origine du site web I Like I Wear (« J’aime, je porte », ndrl), une plateforme dédiée entre autres à la diffusion d’images qui naissent de son travail de photographe, directrice artistique et styliste. Elle utilise aussi ses réseaux sociaux pour mettre en place une narration visuelle qui s’articule autour de la connaissance de soi et du climat social ambiant.
Prête à s’emparer de toutes les opportunités elle a fait de Montréal son terrain de jeu : « C’est une ville très vibrante culturellement, dit elle, c’est un endroit exceptionnel pour trouver de l’inspiration, il y a aussi énormément d’individus ici qui expriment leur créativité !» Cette jeune femme qui se décrit comme spirituelle de nature souhaite avant tout créer un contenu qui se base sur l’inclusion et et dont la valeur s’estime au travers des liens qu’il crée.
elle a voulu représenter l’universalité de ces sentiments et montrer comment l’amour de soi se cultive avant tout en nous-mêmes
Au nom de la femme
Dans ses séries photographiques « Conversation with my selves » et « Project your magic » elle s’interroge ainsi sur l’idée de la conscience de soi : comment définissons-nous notre identité, comment pouvons-nous évoluer tout en restant fidèle à nous-mêmes ? Ses photos sont des odes à la femme, celle qui avance avec force et sérénité. Pour Candice Pantin « Nous nous ressemblons plus que nous le pensons, nôtre dénominateur commun est ancré dans l’amour et le fait d’être aimé et nous continuons d’avancer pour, je pense, sentir que nous sommes importants…».
À travers ces portraits elle a voulu représenter l’universalité de ces sentiments et montrer comment l’amour de soi se cultive avant tout en nous-mêmes, dans l’espoir d’encourager son public à consciemment faire de même.
Son travail a aussi une dimension contextuelle : il se pose comme une réponse à ses expériences mais aussi celles des femmes et des minorités. C’est ainsi que lui est venu l’idée de sa série « Yes Black Girl, You Are Magic » : l’été dernier — alors que les tensions politiques et sociales liées au mouvement Black Lives Matter attégnaient leur paroxysme — elle se retrouve au cœur d’un incident qui l’expose simultanément à la misogynie et aux préjugés raciaux de ses pairs. Elle nous confie que suite à cela elle a voulu réaliser un éditorial visuel pour montrer comment ces discriminations étaient toujours omniprésentes pour les femmes noires : « Il y a un parallèle entre l’importance de l’album Lemonade de Beyonce et la raison pourquoi #BlackGirlMagic n’est pas seulement un hashtag désinvolte mais un rappel nécessaire du double fardeau que portent les femmes noires. Il ne faut pas oublier que malgré tout elles continuent de s’élever et de briller.».
Elle ajoute ensuite que son but n’est pas d’exclure les autres genres — ou même les femmes qui ne sont pas noires — de la conversation mais plutôt d’ouvrir le dialogue et faire comprendre que nous sommes égaux dans notre désir de reconnaissance.
Et le futur ?
Quand on lui parle de l’avenir Candice se montre assez enjouée : « Pour 2017 j’espère pouvoir présenter ma première exposition de photos qui serait un commentaire social, je vais aussi réaliser beaucoup plus de portraits et travailler avec des marques qui ont un éthos et un regard sur la mode similaire et pour le reste c’est aux mains du pouvoir divin !».