Fonds rouges,
Taches bleutées,
Pointes jaunes,
Dans l’obscurité
Interne
Baignée de soleil.
Le vent tourne en ronds délicats
Dans mes oreilles.
Le va-et-vient incessant des voitures,
Ce ressac citadin.
Pas de drapeaux à l’horizon
Pourtant ils flottent partout sur la ville.
Des brindilles nationales sur cette île capitale.
Il nous faut un rythme
Il est propre à chacun.
Le mien est en syncope,
Comme la sirène de l’ambulance
Que l’on entend avant, pendant, et après
Il y a ici d’autres sirènes, d’acier.
Entre des figures de marbre aux cheveux blonds.
C’est stéréotypé, bien évidemment.
Je généralise, comme d’habitude.
Je suis sur la terrasse,
Celle de mon immeuble.
Le bois en est vermoulu, mais elle surplombe
Les vagues sonores.
Le vent y souffle et fait avancer mon stylo.
J’en suis le seul équipage.
Tous les citadins sont à la mer grise
Où apparaissent çà et là des lignes blanches.
Le soleil se couche.
Au loin une ambulance.
Elle illumine la ville, c’est notre gyrophare.
Les gens rentrent dans leur cabine.
Sauf quelques aventuriers, fiers fous
Sur leurs pontons.
Samuel Ferrer