Dans un monde où le numérique commence à dominer tous les aspects de la vie de chacun, il peut sembler impossible d’imaginer une ère post-numérique. C’est pourtant ce que tentent de faire Cat Bluemke, Amy Brener et Lauren Peic-McArthur avec leurs œuvres, exposées à la galerie Projet Pangée sur la rue Sainte-Catherine jusqu’au 18 février. Le nom de l’exposition, « Futur Futuristique », donne déjà une idée du message transmis à travers peinture, sculpture et autres médias.
Chaque artiste possède un style unique et différent des autres. Peic- McArthur peint de grandes toiles aux couleurs fluorescentes tandis que Brener crée des sculptures en plastique contenant des objets du quotidien. Quant à Bluemke, elle se démarque encore plus avec une forme d’hologramme qui apparaît grâce à la lumière. Cependant, si la diversité est au rendez-vous, le message tant attendu d’espoir pour cette ère post-numérique lui est parfois difficile à déceler. Il peut être perçu dans les œuvres de Bluemke et Brener, mais est difficilement présent dans celles de Peic-McArthur.
Un message puissant ou une toile éblouissante
Les sculptures de Brener sont constituées de moules en plastique de têtes humaines, d’empreintes de clavier d’ordinateur, d’objets du quotidien comme des punaises ou encore de feuilles et plantes diverses. Ce mélange de nature, technologie et humanité forme une œuvre pas nécessairement agréable à regarder mais qui laisse pensif et fait réfléchir au message présent. Un message qui peut être entendu de différentes manières. L’artiste suggère à la fois que l’on peut cohabiter avec le numérique et continuer à avancer ou, qu’au contraire, ce dernier nous engloutira et que nous ferons partie intégrante de lui. Toutefois, c’est le spectateur qui aura le dernier mot en décryptant l’œuvre à sa façon.
Contrastant avec ce lourd message porté par les sculptures de plastique, les peintures de Peic- McArthur qui encerclent le specta- teur dans la pièce paraissent vide de sens. Si, artistiquement, certaines toiles sont fantastiques, avec leurs couleurs fluorescentes qui changent quand les spectateurs se déplacent dans la galerie, il reste néanmoins difficile de trouver le message qu’elles sont censées transmettre. Après avoir circulé plusieurs fois dans la pièce, elles restent simplement des toiles abstraites qui ne donnent au spectateur rien à discuter ou à penser.
Un compromis sous forme d’hologramme
Pour finir, la dernière artiste, Cat Bluemke, présente un compro- mis entre la beauté vide des toiles de Peic-McArthur et le puissant message des sculptures de Brener. Ses hologrammes au milieu de la pièce sont à la fois éblouissants de par leur créativité mais aussi de par leur message. Le spectateur doit se déplacer autour de ces œuvres afin de trouver l’angle par lequel une certaine image apparait sous forme d’hologramme, utilisant la lumière présente pour ce faire. Ici, le message principal concerne les cellulaires et autres technologies qui capturent cette lumière chaque jour pour faire des photos quelconques. Avec ses hologrammes, Bluemke montre que la lumière peut être capturée d’une manière différente, sans technologie et donner un tout aussi beau résultat, transmettant ainsi un message plein d’espoir.