Vous souvenez-vous de l’aube de nos vies éphémères ? Une mémoire lasse, consumée peu à peu, a oublié son rang de punie pour rejaillir en clair de lune sur mes solitudes présentes.
Elle me rappelle vos mains, délicates présences du souvenir acharné.
Elle me rappelle vos seins, tendres adolescences au parfum de rosée.
Vos discours effrénés, vos yeux espiègles, vos danses pudiques et nos sommeils apaisés.
Le temps, lui aussi, m’a touché, j’ai vieilli. Quelques-unes de ses blessures les plus savoureuses me donnent encore envie de savoir. Je crois bien avoir besoin de te voir.
L’eau délave les peines au fil du temps et l’on accepte le temps perdu. Je guérirai celui que j’ai perdu par ta vue.
Et tes mains, je les aimerai calmement.
Et tes seins, je les regarderai tranquillement.
Tes discours, tes yeux, tes danses et nos sommeils.