Muna Tojiboeva
Muna Tojiboeva est l’actuelle Chief Justice de la Commission juridique (Judicial Board en anglais, ndlr) de l’AÉUM, (équivalent à la « Cour suprême » de l’association étudiante, ndlr) et connait bien les rouages de l’association. Cette dernière souhaite avant tout que l’AÉUM regagne la confiance des étudiant·e·s en créant une politique contre les violences sexuelles interne à l’organisation, permettant, entre autre de suspendre l’individu visé par des accusations en attendant une enquête des ressources humaines. Aussi, Muna Tojiboeva prévoit de rendre l’AÉUM plus transparente en publiant les compte-rendu des réunions du Conseil des directeurs (Board of Directors en anglais, ndlr) organe décisionnel de l’AÉUM dont les réunions se tiennent de manière confidentielle.
Aussi, Muna Tojibeva souhaite réformer le fonctionnement de la Commission juridique en rendant le processus de recrutement des juges indépendant des membres exécutifs de l’association et en changeant ses procédures internes (datant de 2012) afin de doter l’AÉUM d’une branche judiciaire plus forte et indépendante.
Finalement, partant du constat que la santé mentale est devenue un sujet de premier plan sur le campus et que l’AÉUM n’a pas de fonds dédié à la santé mentale, cette dernière souhaite en créer en réorganisant le budget de l’association et compte travailler à renforcer la communications entre les différents acteurs de la santé mentale à McGill (Services de santé mentales et de consultation psychologiques, Peer Support Center… ndlr) afin de répondre aux besoins des étudiants. Bilingue, Muna Tojiboeva s’exprime parfaitement en Français, et l’entièreté de son programme a été traduit en français. Bac L en poche, Muna Tojiboeva a elle-même eu du mal à s’adapter à McGill lors de son premier semestre, nous explique-t-elle, elle souhaite aider les étudiants provenant du système français ou québécois dans leur transition à McGill. Elle compte aussi travailler avec la Commission aux Affaires francophones de l’AÉUM pour promouvoir le français et la culture québécoise sur le campus, notamment avec un mois de la francophonie en Hiver.
Helen Ogundeji
Floor fellow, engagée au sein du Black Student Network ou de l’Association des étudiants en première année de la Faculté des Arts (AÉFA, AUS en anglais, ndlr), Helen Ogundeji est une candidate politique active dans la communauté mcgilloise. Présidant aussi le comité de l’AÉUM pour une réforme équitable de la gouvernance, Helen Ogundeji est familière du fonctionnement interne de l’AÉUM, sans pour autant avoir jamais siégé au Conseil législatif de l’AÉUM. Elle est responsable du projet de sièges du Conseil législatif réservés à certaines identités, un siège pour la communauté noire et pour la communauté autochtone, par exemple. Ce projet sera possiblement soumis à l’approbation des étudiants via un référendum ce semestre.
Si élue, Helen Ogundeji collaborera avec les services à la santé mentale de l’Université pour recruter des conseillers de couleur, à l’image de l’équipe de conseillers PRIDE pour les étudiants s’identifiant comme LGBTQIAA. Cette mesure viserait à rendre plus accessibles les services à la santé mentale sur le campus, Helen Ogundeji parlant ici d’expérience.
Une autre de ses propositions est le développement et l’instauration d’un Code de conduite pour les membres exécutifs de l’AÉUM, pour mieux encadrer leurs agissements et les tenir responsables pour ces derniers. Toutefois, les contours de ce Code de conduite, qui inclurait tout cas de discrimination, les agressions sexuelles ou les discours haineux, restent pour l’instant flou. Helen Ogundeji a aussi évoqué la possibilité de créer un poste d’« ombdusman » de l’AÉUM, pour recueillir des plaintes à l’encontre de membres exécutifs par exemple. Cette part du programme de la candidate semble répondre directement à la récente actualité ayant entouré Igor Sadikov et David Aird, les allégations à l’encontre de Ben Ger n’étant pas alors connues.
Pour aider les membres exécutifs dans leurs fonctions, Helen Ogundeji souhaite créer des postes d’étudiants-gestionnaires, qui seraient alors responsables de mener à bien un projet sous la houlette du membre exécutif. Cette mesure visa à pallier le problème chronique de burn-out pour des membres exécutifs travaillant souvent 70 heures par semaine.
Consciente que les relations de l’AÉUM avec l’Université sont « difficiles », Helen Ogundeji n’hésitera pas, explique-t-elle, à s’affirmer pour représenter les étudiants de son mieux. Néanmoins, son programme ne comporte pas d’indications sur comment elle souhaite travailler avec l’administration, en siégeant au sein du Conseil des gouverneurs par exemple.
Ne parlant pas français, son programme ne comporte pas non plus d’élément dédié à la francophonie ou aux étudiants francophones sur le campus. Toutefois, elle explique s’engager pour qu’aucun étudiant ne se sente pas intégré à la communauté mcgilloise, francophones y compris.
Lukas Shannon
Lukas Shannon se présente comme « le seul candidat qui représente la plupart d’entre nous sur l’AÉUM et garde les choses simples ». Simple, comme son programme, qui se résume à quelques lignes sur une page d’évènement Facebook. Ainsi, si Lukas Shannon se distingue des autres candidats à la présidence, c’est par son manque de préparation. L’absence d’un programme complet et précis rend difficile l’évaluation d’un candidat, ce qui complique aussi la décision du votant.
Se présentant comme un « outsider » vis-à-vis de l’AÉUM, Lukas Shannon s’engage à représenter l’« étudiant moyen », cet étudiant qui se désintéresse de l’AÉUM et ne vote pas. Néanmoins, son programme ne compte aucune proposition concrète à cet égard, contrairement à ceux de ses deux opposantes. Il a néanmoins expliqué au Délit envisager d’étendre les office hours des membres exécutifs.
La seule proposition qu’il met en avant sur son évènement Facebook est d’amener une politique sur la violence sexuelle de « classe mondiale » au Sénat mcgillois, alors que la première politique sur la violence sexuelle de McGill, dont des étudiants et l’AÉUM sont à l’origine, a été approuvée le semestre passé par le Sénat.
Lukas Shannon a expliqué au Délit vouloir créer un « comité au dialogue » au sein de l’AÉUM, pour offrir un espace de discussion apaisée à des groupes aux opinions opposées. Lukas Shannon regrette ces débats houleux sur le campus, comme celui sur BDS, qu’il compare à une « guerre », intimidant des étudiants qui voudraient se joindre à ce débat.
Lukas Shannon explique avoir monté sa propre association d’improvisation théâtrale, une expérience le préparant, selon lui, pour la présidence de l’AÉUM. Ces talents d’improvisation lui auront peut-être aussi peut-être servi pendant cette campagne.