Avec le printemps, Désinvestissons McGill (Divest McGill en anglais, ndlr) repart en campagne pour le désinvestissement de l’Université McGill des énergies fossiles, et organisait ce mercredi une manifestation-tintamarre, devant le bâtiment James de l’administration.
Cette manifestation a été organisée pour concorder avec la première réunion de la Commission de conseil en matière de responsabilité sociale (CAMSR en anglais, ndlr) du Conseil des gouverneurs de McGill depuis sa recommandation à l’Université de pas désinvestir, en mars dernier, contrecarrant ainsi le long rapport rédigé par Désinvestissons McGill, fruit de deux ans de travail et recherche bénévoles par des étudiants et professeurs mcgillois.
Élan disparu
Suite à ce nouvel échec, cette même commission ayant refusé en 2013 de désinvestir des énergies fossiles, des sables bitumineux, et du Plan Nord, Désinvestissons McGill a dû prendre quelques mois pour se remobiliser, son élan ayant été coupé net. En début de semestre passé, une série de forums communautaires sur la durabilité organisée par l’Université avait permis à de nombreux militants de Désinvestissons McGill d’exprimer leur frustration à l’égard d’une administration qui ne serait pas à l’écoute de sa communauté.
Ce mercredi 9 mars, il restait peut-être des résidus de cette frustration pour la cinquantaine d’étudiants qui se sont réunis devant le bâtiment James à la mi-journée, pour une demi-heure de boucan, directement dans les oreilles de l’administration. Cette manifestation « Get Loud » avait pour but de faire le plus de bruit possible, les étudiants ont ainsi scandé des chants défendant leur cause, et tapé dans leurs casseroles et tambours, leur tintamarre résonnant dans une grand partie du campus.
Un effort au long-terme
Jed Lenetsky, un des organisateurs de Désinvestissons McGill, nous explique que le but de cette manifestation et du mouvement en son ensemble est de « convaincre l’administration de l’importance [du désinvestissement]» et du « soutien étudiant » de cette cause. Désinvestissons McGill prend ici exemple sur « ULaval sans fossiles », le groupe ayant récemment convaincu l’Université Laval de désinvestir des énergies fossiles.
Morgen Betheussen, une étudiante militante, abonde : « On fait du bruit pour qu’ils nous entendent et considèrent le désinvestissement », et pour « montrer à l’administration que le mouvement grandit ». Une administration avec qui « le dialogue est difficile », dit-elle, et qui n’est pas toujours accessible aux militants de Désinvestissons McGill. Et Jed Lenetsky de conclure, « c’est un processus au long cours, notre mouvement est là pour durer.»
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