L’Association des étudiant·e·s musulman·e·s (AÉM) de McGill organisait ce vendredi 17 mars une conférence sur « Les femmes dans le Coran ». Raazia Najafi, professeure en études islamiques, était invitée à venir s’adresser à la centaine d’étudiants présents. Raazia Najafi a commencé par relativiser le sujet du jour, expliquant que « le corps est comme une robe, une robe-femme ou une robe-homme, la vraie personne est notre âme, notre âme ne peut être divisée entre homme et femme, le débat est terminé ».
Égalité formelle
Le cadre de la conférence donné, Raazia Najafi a discouru sur l’égalité formelle entre homme et femme dans le Coran, recourant à de nombreux versets pour appuyer son propos. « Dieu s’adresse aux femmes et aux hommes dans le Coran, c’est son extraordinaire beauté » a‑t-elle affirmé, avant d’en appeler au verset 4:32 du Coran : « Ne convoitez pas ce qu’Allah a attribué aux uns d’entre vous plus qu’aux autres ; aux hommes la part qu’ils ont acquise, et aux femmes la part qu’elles ont acquise. Demandez à Allah de Sa grâce. Car Allah, certes, est Omniscient. » Raazia Najafi s’est aussi arrêtée sur l’institution du mariage, qui consacre l’homme et la femme comme compléments l’un de l’autre, citant alors cet extrait du verset 2:187 : « On vous a permis, la nuit d’as-Siyâm, d’avoir des rapports avec vos femmes ; elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles. »
Ainsi, a‑t-elle expliqué, le Coran raisonne en terme de « structure familiale, et jamais de femme et d’homme ». Questionnée sur le verset 4:34 du Coran, Raazia Najafi a voulu expliquer le « sens pur » de cet écrit controversé, qui affirme entre autres que « les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. »
S’il est correct que le mari est le « gardien » de la famille, s’il en « a la charge financière » et s’il en édicte les règles, ce n’est que parce qu’il est de son devoir de protéger, guider, sa famille, explique Raazia Najafi, sans répondre explicitement à la question du public portant sur la violence conjugale.
Revenir au texte
Elle a aussi tenu à insister sur la distinction entre culture et religion, que l’«on mélange aujourd’hui » selon elle. « Nous sommes tous musulmans, mais nous avons tant de différences », a‑t-elle continué en faisant référence aux musulmans de par le monde. Ces différences sont culturelles et sociétales, et naissent de l’ignorance, « source de tout ce qui est mauvais ».
Ainsi, « les barrières et frontières sont le résultat de l’ignorance », non de la connaissance des textes religieux.
Outre conférences et discussions, l’AÉM maintient un espace de prière au sous-sol du bâtiment Shatner, et organise des évènements pour la communauté mcgilloise, musulmune ou non. Ce vendredi 24 mars se tiendra la journée annuelle « Découvrez l’Islam » de l’association, pour faire mieux connaître les nombreuses facettes de cette foi. Sont prévues des discussions sur la culture et l’Islam ou le prophète Mohamed ainsi que des stands éducatifs sur le Hajj, le Ramadan, ou l’écoute du Coran.